Le gouvernement du Honduras a décrété l’état d’urgence dans la nuit de vendredi à samedi pour contenir les violences engendrées par la contestation contre une "fraude" électorale lors de la présidentielle de dimanche, et qui ont déjà fait un mort.
Le gouvernement du Honduras a suspendu dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 décembre les droits constitutionnels afin de donner à la police et à l'armée des pouvoirs élargis pour contenir la contestation et les violences, qui ont déjà fait un mort depuis l'élection présidentielle.
Cinq jours après le scrutin, le Honduras n'a toujours pas de vainqueur, l'autorité électorale ayant annoncé un recomptage de certains procès-verbaux litigieux. Les manifestions se multiplient dans le pays d’Amérique centrale, les partisans de Salvador Nasralla accuse son rival, le président sortant, Juan Orlando Hernandez, de "voler" les élections.
Le décret d'état d'urgence, approuvé par le président sortant Juan Orlando Hernandez, "restreint pour une période de dix jours (…) la libre circulation des personnes" entre 18h et 6h, a précisé un porte-parole du gouvernement, Jorge Ramon Hernandez Alcerro. Il devrait se terminer le 11décembre.
Vendredi, au moins un manifestant est mort, plus de 20 personnes ont été blessées et 100 autres arrêtées pour pillage lors d'une nouvelle journée de turbulences.
Un retournement de tendances suspect
Dans un premier temps, le décompte de 70 % des voix donnait l'avantage à Salvador Nasralla et l'un des quatre membres du tribunal électoral, Marcos Ramiro Lobo, affirmait que cette avance était "irréversible", selon les experts techniques.
Mais Juan Orlando Hernandez était ensuite passé devant avec le dépouillement d'un peu plus de 80 % des votes, une bascule qui a alimenté les soupçons d'irrégularités. Le résultat de l'élection aurait dû être publié dans la nuit de vendredi à samedi, mais les plaintes déposées par l'opposition ont entraîné un report de cette annonce.
Un peu plus de 1 000 urnes, représentant à peu près 6 % des voix, vont être dépouillées à la main à cause d'irrégularités, a précisé David Matamoros le président du tribunal électoral du pays.
La communauté internationale observe avec une inquiétude croissante l'aggravation de la crise politique au Honduras, pays qui connaît l'un des taux de meurtres les plus élevés au monde, en raison notamment de la présence de bandes de trafiquants de drogue.
Avec AFP et Reuters