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Pourquoi les bactéries retrouvées sur l'ISS ne sont probablement pas extraterrestres

Un cosmonaute russe affirme avoir retrouvé des bactéries extraterrestres sur la coque extérieure de la Station spatiale internationale. Une affirmation difficile à prouver.

On aurait presque dit le début du film "Life - Origine Iconnue". D’après la presse russe, un cosmonaute aurait retrouvé des bactéries extraterrestres, accrochées sur l’extérieur de la station spatiale internationale. Sauf que l’affaire est un peu plus compliquée qu’il n’y paraît.

La nouvelle est tombée le lundi 27 novembre : des bactéries extraterrestres auraient été retrouvées sur la surface de la Station spatiale internationale. C’est le cosmonaute russe Anton Shkaplerov qui l’assure, via l’agence de presse russe TASS. D’après celui-ci, des échantillons prélevés au niveau des moteurs de la station contiendraient des bactéries qui n’étaient pas présentes à bord lors de l’envoi de l'engin dans l’espace.

"Ces bactéries sont donc venues de quelque part dans l'espace"

"Ces bactéries sont donc venues de quelque part dans l'espace pour s'installer sur la partie extérieure du revêtement de la station", explique le cosmonaute. Elles auraient d’ailleurs survécu pendant trois ans dans le vide de l’espace, dans des températures allant de -150 à 150 degrés. Celles-ci sont en train d’être étudiées par une équipe de scientifiques.

Des bactéries terrestres

Faut-il conclure que ces bactéries sont venues d'une autre planète ? Rien n’est moins sûr, comme l’explique le site Popular Science. Certes, l’ISS se trouve bien dans l’espace, mais reste relativement proche de la Terre, orbitant dans la thermosphère à environ 330 km d'altitude. Or, comme l’explique le site, certains microbes sont capables de survivre à 75 km de la surface. Les Tardigrades sont même capables de vivre dans l’espace.

Une étude récente, publiée dans Astrobiology, indique d’ailleurs que l’entrée en contact de poussière spatiale avec l’atmosphère de la Terre pourrait envoyer des microbes dans l’espace. Comme l'explique National Geographic, les bactéries auraient tout simplement pu venir de la Terre, qui reste la planète la plus proche (et de loin) de l’ISS.

It's more plausible that the outside of the space station became contaminated by earthly organisms, many of which can survive in orbit https://t.co/YPe68tjmNY

— National Geographic (@NatGeo) November 29, 2017

Roscosmos, l’agence spatiale russe, n’est d'ailleurs pas forcément la plus crédible sur ce sujet. Il y a trois ans, celle-ci avait affirmé que des traces de plancton océanique avaient été trouvées sur l’extérieur de la station. Une découverte qui avait été accueillie avec scepticisme par la communauté scientifique à l’époque.

Une théorie difficile à prouver

"Des affirmations extraordinaires demandent des preuves extraordinaires"

Reste que l’hypothèse la plus probable serait que ces microbes proviennent en fait de l’intérieur même de l’ISS. Après tout, les règles de décontamination entourant la station spatiale ne sont pas extrêmement strictes et il se pourrait tout simplement que l’un des astronautes ait rapporté ces bactéries de la Terre.

Alors oui. On aurait aussi aimé que cette histoire prouve une bonne fois pour toutes que la vie existe ailleurs que sur Terre. Mais comme l’explique Popular Science, "des affirmations extraordinaires demandent des preuves extraordinaires". Or, dans le cas présent, nous n’avons à disposition que des extraits d’interviews traduits du russe. Ce qui est loin de constituer une preuve irréfutable.

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