envoyé spécial France 24 au stade Pierre-Mauroy (Lille). – Dans un 5e match couperet, Lucas Pouille a pris le meilleur sur le Belge Steve Darcis pour offrir à la France une ultime victoire en finale de la Coupe Davis. Un succès synonyme de sacre pour la France, qui n'y avait plus goûté depuis 2001.
Plus de quinze ans que le tennis français se cherchait un nouveau héros. À tout juste 23 ans, Lucas Pouille a enfin endossé le costume que beaucoup n'avaient pas réussi à enfiler avant lui. Opposé à Steve Darcis à l'occasion d'un cinquième match décisif en finale de la Coupe Davis, le Nordiste a su parfaitement manœuvrer un adversaire réputé coriace dans les grands moments (cinq victoires en autant de "match 5" disputés en Coupe Davis) . Victorieux en trois manches sèches (6-3, 6-1, 6-0), Pouille offre au tennis français un dixième sacre intercontinental, seize ans après le dernier succès des Bleus dans la compétition.
#FRABEL #CoupeDavis Seize ans après l'Australie, les Bleus soulèvent à nouveau le saladier d'argent ! pic.twitter.com/3cfe2u9HJL
ⓎⒶⓃⓃ ⒷⓤⓧⒺⒹⒶ (@y_bux) 26 novembre 2017Ce nouveau titre aura sans nul doute un goût particulier pour Yannick Noah et ses hommes, puisqu'il vient mettre fin à une triste série de trois finales perdues par les Bleus depuis quinze ans (2002, 2010 et 2014). La dernière, face à la Suisse de Federer et Wawrinka, avait déjà pour théâtre le stade Pierre-Mauroy de Lille-Villeneuve d'Ascq. Mais alors que les supporters helvètes avaient confisqué l'ambiance il y a trois ans, le public français a cette fois répondu présent malgré la belle ferveur belge.
Tsonga bougon, Pouille patron
Un soutien sur lequel Tsonga n'a pas réussi à s'appuyer pour renverser le numéro 7 mondial David Goffin, lors du quatrième match. Frustré par un début de partie durant lequel il a dominé sans jamais réussir à faire la différence, il a plié au tie-break d'un 1er set marathon (7-6, 7/5) avant de totalement dégoupiller sur les deux manches suivantes (6-3 puis 6-1), frustré par le scénario du match et surtout passablement agacé par un public belge exalté.
Mais Lucas Pouille, lui, n'a pas traîné pour remettre les Bleus dans le bon sens. Face à un Steve Darcis visiblement inhibé par l'enjeu – et probablement aussi diminué par une douleur au coude – le Nordiste n'a pas laissé passer sa chance de rentrer dans l'histoire du tennis français. Vainqueur express du Belge en trois manches (6-3, 6-1, 6-0), il a offert à la France un dixième sacre dans l'épreuve, après les trois finales perdues de 2002, 2010 et 2014.
La relève est là
Comme il y a sept ans face à la Serbie, les Tricolores s'étaient mis dans les meilleures dispositions à l'aube de la dernière journée. Menant 2 à 1 après deux simples et un double globalement bien négociés en début de week-end, ils n'avait besoin que d'un petit succès pour concrétiser leur rêve. Cette fois, les Bleus ne rentreront pas avec des regrets.
Pouille, solide malgré son inexpérience à ce niveau, a su réaliser ce que la génération des "néo-mousquetaires" (Tsonga-Gasquet-Monfils-Simon) n'avait pu faire seule. Facteur X d'une sélection composée jusqu'à peu d'éternels espoirs aujourd'hui trentenaires, il a effacé les douloureux souvenirs de quinze années frustrantes.
Seize ans après l'exploit d'Escudé contre Rafter en terres australiennes, les Bleus ont donc de nouveau soulevé le saladier d'argent. Une decima qui, six mois après celle de Rafael Nadal à Roland-Garros, restera comme l'un des grands moments de sport de l'année.