Le salon Milipol a décidé de fermer un stand dans lequel des entreprises chinoises proposaient des "équipements de torture illégaux" découverts par Amnesty international.
Les constatations d'Amnesty international au salon Milipol [salon mondial de la sécurité intérieure des États], qui se tenait à Paris du 21 au 24 novembre, ont poussé les organisateurs à fermer l’un des stands de cet événement.
L’ONG a constaté que des "équipements de torture illégaux", tels que des matraques à pointes, des boucliers à décharges électriques et des fourches antiémeutes, étaient mis en vente par des entreprises chinoises.
Or, Amnesty souligne que "l'importation et l'exportation d'équipements de torture sont interdites dans l'Union européenne (UE) depuis 2006".
Le stand de l’entreprise Origin Dynamic est désormais fermé à Milipol. Amnesty a révélé hier que des armes interdites dans l’UE, car considérées des instruments de torture, y étaient exposées. pic.twitter.com/1QKePtqbYs
Pierre Alonso (@pierre_alonso) November 23, 2017Certains de ses équipements étaient exposés, alors que d’autres étaient proposés à la vente sur catalogue.
"Le stand en question a été immédiatement fermé, mercredi soir, sous contrôle d'huissiers", a déclaré jeudi à l'AFP la directrice du salon Muriel Kafantaris, et l'exposant a été définitivement interdit d'exposer à Milipol.
Par ailleurs, les quatre exposants qui proposaient à la vente des produits illicites sur catalogues "ont reçu un courrier d'avertissement", a ajouté la directrice du salon.
Test grandeur nature pour la règlementation européenne
"En 2016, l'UE a également interdit la promotion et l'exposition de ces équipements dans les salons professionnels", rappelle aussi Amnesty international, qui se demande comment les équipements incriminés ont pu être importés dans l’UE.
"Milipol est le premier véritable test grandeur nature pour la nouvelle règlementation de l'UE sur les instruments de torture, et il est très inquiétant de constater que ces règles sont déjà bafouées, moins d'un an après leur entrée en vigueur", souligne l’ONG.
Face à ce manquement, Amnesty demande qu’une enquête soit ouverte sur l’importation de ces objets illicites. Elle appelle à la mise en place de "mesures garantissant la stricte application de la législation de l'UE, afin que personne et qu'aucun pays ne continue de tirer bénéfice de ce commerce d'instruments conçus pour infliger des souffrances à des êtres humains".
Avec AFP