À la veille d'une décision très attendue de la Cour suprême sur des recours demandant l'invalidation de l'élection présidentielle du 26 octobre , des échauffourées ont éclaté à Nairobi dimanche après la découverte de quatre corps.
Au moins quatre personnes ont été retrouvées mortes, dimanche 19 novembre, dans la matinée, dans un bidonville de Nairobi. La découverte de ces corps qui gisaient dans la rue a provoqué des échauffourées, à la veille d'une décision très attendue de la Cour suprême saisie de deux recours lui demandant d'annuler l'élection présidentielle du 26 octobre et la victoire de Uhuru Kenyatta.
Les quatre victimes – trois hommes et une femme – ont été découvertes dans le bidonville de Mathare, un des points chauds des violences électorales dans le pays depuis la présidentielle du 8 août, annulée en justice, et le nouveau scrutin d'octobre.
Le chef de la police de Nairobi, Japheth Koome, a précisé lors d'une conférence de presse que les quatre victimes présentaient des blessures infligées par des objets contondants et pour l'une d'elle à l'arme blanche. L'opposition affirme de son côté que les victimes ont été tuées par balles.
Heurts entre policiers et manifestants
En milieu d'après-midi, la situation demeurait tendue tandis que dans le bidonville de Kibera des heurts ont éclaté entre policiers et manifestants descendus dans la rue pour crier leur colère face aux événements de Mathare.
La tension au Kenya a grimpé en flèche depuis vendredi. Des violences ont fait trois morts par balles parmi des manifestants de l'opposition venus accueillir l'opposant Raila Odinga, 72 ans, de retour d'une visite de dix jours aux États-Unis.
Les autorités avaient interdit tout rassemblement et la police a violemment dispersé les manifestants, faisant usage de gaz lacrymogènes, de canons à eau et de tirs à balles réelles, selon les images diffusées par les télévisions kényanes. La police a catégoriquement démenti ce dernier point.
Au moins 52 personnes, selon un décompte de l'AFP, ont été tuées depuis l'élection présidentielle du 8 août, sans compter les quatre cadavres retrouvés dimanche à Mathare. La plupart des victimes ont été tuées par balles dans la répression des manifestations de l'opposition dans ses bastions de l'ouest du pays et des bidonvilles de Nairobi.
Avec AFP