Les députés russes ont voté mercredi en faveur d'une loi obligeant tout média international à se déclarer comme "agent de l'étranger". Une réponse aux États-Unis qui ont enregistré la chaîne russe RT sous cette même désignation.
Les députés russes ont adopté, mercredi 15 novembre, une loi permettant de désigner tout média international comme "agent de l'étranger". Une riposte de Moscou après que les États-Unis ont enregistré, lundi, la chaîne russe RT sous cette même désignation.
Un total de 409 députés de la Douma sur 450 ont voté en faveur de cette loi en deuxième lecture, aucun n'a voté contre. La loi doit maintenant être adoptée en troisième lecture dès mercredi, validée par la chambre haute du Parlement russe, le Conseil de la Fédération, ce qui relève généralement de la formalité, avant d'être promulguée par Vladimir Poutine.
Formellement, les députés étendent aux médias une loi datant de 2012 qui ne concernait jusqu'à présent que les organisations non gouvernementales. La décision de déterminer quels médias, américains ou d'autres pays, devront s'enregistrer en tant qu'"agent de l'étranger", reviendra au ministère russe de la Justice.
"Pas d'impact sur la liberté de la presse", assure Moscou
"C'est une décision que nous sommes contraints à prendre. Personne ne voulait la prendre et elle n'a pas d'impact sur la liberté de la presse dans le pays", a déclaré le vice-président de la Douma, Piotr Tolstoï, cité par l'agence de presse Ria Novosti.
La loi de 2012 sur les "agents de l'étranger" oblige les ONG bénéficiant d'un financement de l'étranger et ayant une "activité politique" - une formule aux contours flous - à s'enregistrer sous cette dénomination controversée, qui rappelle celle utilisée sous l'URSS pour qualifier les dissidents. Cela contraint notamment les entités concernées à donner des informations aux autorités sur leur situation financière ainsi qu'à préciser dans les documents qu'ils produisent qu'ils sont classés comme tels.
RT a annoncé lundi s'être pliée aux exigences américaines en se soumettant à la loi FARA (Foreign agents registration act), qui oblige toute société représentant un pays ou une organisation étrangère à rendre régulièrement des comptes aux autorités américaines concernant ses relations avec cet État ou cette institution, sous peine de voir ses comptes gelés.
Avec AFP