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Purge anti-corruption en Arabie saoudite : plus de 200 arrestations

La purge anti-corruption en Arabie saoudite a mené à l'arrestation de plus de 200 personnes, a annoncé le royaume jeudi. Les malversations dont ces princes, ministres et hommes d'affaires sont accusés atteignent plus de 80 milliards d'euros.

Plus de 200 personnes ont été arrêtées en Arabie saoudite dans le cadre d'une purge anti-corruption sans précédent menée récemment dans le royaume, qui a notamment visé des princes, ministres et hommes d'affaires, ont indiqué jeudi 9 novembre les autorités saoudiennes.

"Un total de 208 personnes ont été convoquées pour interrogatoire jusqu'à présent. Sur ces 208 personnes, sept ont été relâchées sans être inculpées. L'ampleur potentielle des actes de corruption révélés est très grande", a indiqué le procureur général du royaume dans un communiqué. Les sommes concernées par ces malversations atteignent 100 milliards de dollars (86,1 milliards d'euros) "sur quelques dizaines d'années", selon la même source, qui parle d'une enquête sur trois ans.

Les autorités ont gelé les comptes bancaires des suspects et prévenu que tout actif qui serait lié à des affaires de corruption serait saisi au profit de l'État. Les personnalités arrêtées – et détenues dans un lieu non précisé par les autorités – vont être jugées devant un tribunal, avait indiqué lundi le procureur général.

Raisons politiques ?

Cette annonce intervient sur fond de réformes choc dans le royaume ultraconservateur sous l'impulsion du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane. Elle survient aussi dans un climat de plus en plus tendu avec l'Iran et après la démission du Premier ministre libanais Saad Hariri – proche de Riyad –, un an après avoir formé un gouvernement avec le Hezbollah pro-iranien.

Mais cette vague d'arrestations pourrait aussi faire partie d'une lutte pour le pouvoir, a souligné mercredi Human Rights Watch. Elle intervient en tout cas au moment où Mohammed ben Salmane consolide son pouvoir et tente d'introduire des réformes économiques et sociales inédites. Contrôlant les principaux leviers du gouvernement, de la défense à l'économie, le jeune prince héritier semble chercher à étouffer les contestations internes avant tout transfert formel du pouvoir par son père, le roi Salmane, âgé de 81 ans.

Avec AFP