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Le chef d'un réseau islamiste condamné à la prison à perpétuité

Abdelkader Belliraj, arrêté en février 2008 et accusé d'avoir dirigé un réseau de 35 terroristes au Maroc et à l'étranger, a été condamné à la prison à perpétuité par le tribunal antiterroriste de Salé, près de Rabat.

AFP - Le Belgo-marocain Abdelkader Belliraj, accusé d'avoir dirigé un réseau terroriste de 35 membres au Maroc et à l'étranger, a été condamné mardi à la prison à perpétuité par le tribunal antiterroriste de Salé (près de Rabat).

Les 34 autres co-accusés ont été condamnés à des peines allant d'un an de prison avec sursis à 30 ans de prison.

La peine de mort avait été requise le 1er juin par le procureur contre Abdelkader Belliraj, principal accusé dans cette affaire.

Le verdict est tombé aux premières heures de la matinée mardi, à l'issue d'une mise en délibéré commencée lundi après-midi.

A l'énoncé du verdict, les quelque 200 personnes appartenant aux familles des accusés ont protesté avec véhémence devant le tribunal, affirmant que la justice n'était "pas indépendante". Les proches et amis des accusés avaient auparavant organisé un sit-in avec des bougies.

Abdelkader Belliraj est soupçonné d'avoir dirigé un réseau d'islamistes radicaux et d'avoir commis six meurtres en Belgique à la fin des années 80 et au début des années 90, ce qu'il nie catégoriquement.

Les membres de ce réseau, dont le procès a débuté le 16 octobre 2008, étaient poursuivis pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", "association de malfaiteurs en vue de préparer et commettre des actes terroristes", "meurtre avec préméditation", "tentative d'homicide volontaire avec préméditation", "vol qualifié et tentative de vol qualifié" et "détention illégale d'armes et d'explosifs".

Leur chef présumé, Abdelkader Belliraj, 50 ans, a été arrêté le 18 février 2008 au Maroc avec plusieurs autres personnes en possession d'"un important arsenal d'armes à feu", selon l'accusation.

"Je n'ai pas introduit d'armes à feu au Maroc et nie toute tentative d'actions de ma part visant le renversement du régime", a-t-il plusieurs fois affirmé au cours de son procès.

Abdelkader Belliraj a également nié catégoriquement avoir contribué à faire passer des armes au Front islamique du Salut (FIS, dissout) algérien. "Jamais je n'ai fait cela", a-t-il dit.

Le procès des 35 prévenus (dont deux en liberté provisoire) a été ponctué de protestations d'organisations de défense des droits de l'Homme contre l'implication dans cette affaire de six islamistes réputés modérés.

Parmi eux, le chef du parti (dissout par décret gouvernemental en février 2008) Al Badil Al Hadari (Alternative civilisationnelle), Mustapha Moâtassim, condamné mardi à 25 ans de prison.