La mairie de Paris a saisi mercredi le procureur de la République et demandé des poursuites contre un site de rencontres qui faisait de la publicité devant des universités, "incitant à la prostitution" des étudiants parisiens.
C’est un panneau publicitaire qui suscite la polémique. Un site de rencontres "entre jeunes et personnes plus âgées et riches" a utilisé cette semaine un chariot mobile pour faire sa promotion à proximité de plusieurs universités parisiennes. Informée, la mairie de Paris a saisi mercredi 25 octobre le procureur de la République pour demander des poursuites contre ce site et la publicité mobile le vantant, qui constitue selon elle une incitation à la prostitution devant une université parisienne.
"J'ai saisi le procureur de la République et la plateforme de signalement Pharos" (qui permet de porter à la connaissance des autorités les contenus ou comportements illicites sur internet) pour demander la fermeture du site R***.", a indiqué sur Twitter Hélène Bidard, adjointe PCF chargée de la lutte contre les discriminations de la maire PS de Paris Anne Hidalgo.
"Outre le trouble à l'ordre public d'une publicité qui peut être vue par des mineurs, ce site est une violence faite aux femmes. Derrière ces images dorées, des jeunes peuvent tomber dans la prostitution", a-t-elle précisé à l'AFP. "Nous voulons une enquête qui pourrait amener à des poursuites pour proxénétisme", a ajouté l'élue parisienne.
"Attirer les les étudiant-es en situation de précarité"
Marlène Schiappa, la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, a également indiqué jeudi avoir été "saisie" à propos de cette publication. "Est-ce qu'il s'agit de rencontres consenties ou est-ce qu'il s'agit de proxénétisme et d'une forme d'incitation à la prostitution qui pourrait tomber sous le coup de la loi ? On est en train de regarder très précisément les aspects juridiques", a-t-elle expliqué sur Sud Radio. Selon elle, "très honnêtement il y a un doute".
De son côté, la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) a annoncé porter plainte "du chef de proxénétisme", estimant que "cette publicité a pour objet d'attirer les étudiant-e-s en situation de précarité (...) et de les inciter à accepter de se livrer à des actes sexuels avec des personnes plus âgées".
Le camion publicitaire affichant ce site a été saisi jeudi pour "affichage" non autorisé, a indiqué la préfecture de police de Paris à l'AFP peu après midi.
"Le camion a été localisé et remorqué", a indiqué la préfecture de police. Les responsables seront entendus au commissariat du XVe arrondissement, lieu où a été localisé le véhicule, pour "affichage d'un support sans autorisation préfectorale".
Lancée au Danemark, en Norvège, en Suède et en Finlande en août 2017, l’entreprise à l’origine de cette campagne, "R*" (littéralement : "les riches rencontrent les beaux /belles") avait déjà déclenché un vif débat en Belgique fin septembre avec une campagne publicitaire similaire.
*France 24 a décidé de ne pas mettre le nom du site