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Une grande manifestation s'est tenue dimanche à La Valette, à Malte, après l'assassinat de la journaliste et blogueuse anticorruption Daphne Caruana Galizia.

Des milliers de Maltais sont descendus dans les rues dimanche 22 octobre pour marquer leur désir de justice et d'unité après l'assassinat de la journaliste et blogueuse anticorruption Daphne Caruana Galizia.

There in spirit. #Malta #JusticeforDaphne pic.twitter.com/27su1xsk3P

  Heidi Ruggier (@heidiruggier) 22 octobre 2017

Les habitants de l'archipel méditerranéen qui compte tout juste 430 000 habitants ont été fortement marqués par l'attentat ciblé à la voiture piégée qui a coûté la vie à la journaliste. Pour le rassemblement de dimanche, les organisateurs, issus de la société civile, avaient donné pour consigne de venir avec un drapeau maltais, sans aucun signe d'appartenance politique, et interdit aux élus de prendre la parole. "Justice pour Daphne", "La corruption tue la démocratie", "Les journalistes ne seront pas réduits au silence", ou encore "Il y a des escrocs partout", pouvait-on lire sur les panneaux du cortège.

Souvent qualifiée de "WikiLeaks à elle toute seule", Daphne Caruana Galizia, 53 ans, avait révélé certains des pans les plus sombres de la politique maltaise. Le gouvernement assure que tout sera fait pour retrouver auteurs et commanditaires de l'assassinat. Samedi, il a offert une récompense d'un million d'euros pour toute information. En attendant, fleurs, bougies et messages s'amoncellent devant un autel improvisé en face du palais de justice de La Valette.

#justicefordaphne #justiceformalta
City Gate, Valletta, 4pm.
✊???? https://t.co/4lYJ5tLNj5 pic.twitter.com/TIzPPVAjaZ

  Thomas Camilleri (@tomcamilleri) 22 octobre 2017

Appel à la démission du responsable de la police et du procureur général

À la fin de la manifestation dans les rues de La Valette, la présidente de l'archipel Marie-Louise Coleiro Preca a reçu les organisateurs. Ceux-ci devaient lui remettre un texte présentant leurs inquiétudes et leurs demandes. Parmi leurs exigences figurent les démissions du responsable de la police et du procureur général. "Je demande à la présidente de faire usage de ses pouvoirs pour nous de sortir de cette crise", a lancé l'un d'eux pendant un discours. "Nous voulons la justice, nous vivons une crise institutionnelle, le pays a peur, Malte est sous la coupe de tyrans qui font ce qu'ils veulent", a-t-il dénoncé.

"Daphne n'a pas été tuée parce qu'elle mentait. Elle n'a pas été tuée parce qu'elle offensait quelqu'un avec ses mots, a affirmé Manuel Delia, un blogueur. Elle a été tuée parce qu'elle avait découvert le mal qui a affaibli ce pays où règne la cupidité et où la justice a laissé la place au désir d'argent à tout prix."

Avec AFP