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Au menu de cette revue de presse française, mercredi 18 octobre, l'ouverture du 19e Congrès du Parti communiste chinois, qui doit adouber le président Xi Jinping pour un deuxième mandat, le débat sur l'ISF en France, et le retour sur les pavés des mouvances d'extrême gauche.
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Au menu de cette revue de presse française, la Chine, où a débuté ce mercredi matin le 19e congrès du parti communiste (PCC).
Cette grand-messe doit adouber Xi Jinping pour un deuxième mandat – un "sacre" annoncé à la une des Échos, qui se sont rendus pour l’occasion dans le Shaanxi, où le président chinois a vécu la Révolution culturelle. C’est là, dans un village perdu, à un millier de kilomètres au sud-ouest de Pékin, que Xi Jinping, alors âgé de 15 ans, a été envoyé en 1969, pour se faire "rééduquer" à la campagne. Sept années d’apprentissage, faites de travaux agricoles "exténuants", au cours desquels le jeune Xi Jinping aurait appris que "les épreuves modèlent l’homme", ce qu’il a résumé des années plus tard en déclarant que "les couteaux s’aiguisent sur la meule, comme le caractère se forge dans l’adversité".
Une quarantaine d’années plus tard, après avoir gravi patiemment tous les échelons du PCC, le voici "en route vers le pouvoir absolu", dixit Le Figaro, qui rapporte que le président chinois entend profiter de ce 19e congrès pour "placer ses hommes aux postes clés" et "raffermir encore sa poigne sur le pays". "Xi, raconte le journal, a tout verrouillé, le champ politique comme la société. Concentration des pouvoirs, nettoyage implacable des rivaux, étouffement des voix dissonantes. Le cheminement absolutiste est implacable."
Xi Jinping rêve de replacer son pays au centre de l'Asie. Le Figaro, toujours, raconte comment Xi, "l'anti-Trump", pousse ses pions dans la région, "renouant avec une histoire séculaire, marquée par le versement de tribut à Pékin par les principautés des régions". Une histoire interrompue par les agressions coloniales occidentales au XIXe siècle, que Xi Jinping chercherait à clore. Pour y parvenir, le président chinois disposerait d’un "atout conjoncturel" : l’élection de Donald Trump, le protectionniste, le partisan de "l’Amérique d’abord", qui lui "aurait offert un boulevard" en Asie-Pacifique, où le retrait unilatéral de Washington de l’accord commercial du Partenariat transpacifique, le fameux TPP, aurait laissé les économies de la région "sans alternative face à la puissance de feu financière et commerciale des groupes chinois", selon Le Figaro, qui estime que "l’obsession nord-coréenne" du président américain, si elle met la Chine en difficulté, lui offre aussi l’avantage de "mettre sous le boisseau d’autres pommes de discorde bilatérales, comme le déficit commercial ou les différends maritimes". "Bravo, camarade président, les Chinois ne rêvent plus d’Amérique", se félicite un apparatchik. "J’ai été un peu aidé", s’amuse Xi Jinping, en faisant allusion à son homologue américain, dans le dessin de Kak pour L’Opinion. Le journal revient sur la façon dont "l’empereur rouge" s’est employé à vendre "le rêve chinois" à ses compatriotes, en vantant le projet d’une Chine capable de redevenir une grande puissance, de rivaliser avec les Occidentaux et de prendre enfin sa revanche, et comment il a su vendre ce rêve pour mieux asseoir son pouvoir.
En France, les députés débattent du budget 2018. L’opposition accuse le gouvernement de chercher à favoriser les riches. Pour en avoir le cœur net, Libération et 120 parlementaires lui demandent de rendre public l’impact précis de ses mesures fiscales et budgétaires sur les contribuables les plus aisés et sur les 100 Français les plus riches – pour "mieux éclairer le débat" et "parce que c’est un enjeu de transparence démocratique", selon eux. "Dites-nous la vérité !", demandent ces élus et Libé, qui rappelle que le FMI, "qui n’est pourtant pas considéré comme un repaire de bolcheviks", vient de "contredire le gouvernement" en présentant "la détaxation des riches", non pas comme "un moteur de croissance mais (comme) un frein". Libération, où Emmanuel Macron apparaît en "président des pauvres" dans le dessin de Willem. Le président s’adresse à une famille à la rue. "Savez-vous qu’en travaillant, vous pouvez devenir millionnaire ?" "Fiscalement, c’est intéressant", soutient Édouard Philippe, dont le projet de transformation de l’impôt sur la fortune, l’ISF, en impôt sur la fortune immobilière, est dans le collimateur. Un débat qui n’est pas nouveau, rappelle La Croix. Le journal revient sur "la (longue) saga de l’ISF", une taxe qui "suscite une passion inversement proportionnelle à son rendement", selon le quotidien, qui évoque "35 ans de débats, d’ajustements au gré des alternances politiques, entre une gauche attachée au symbole et une droite tétanisée à l’idée de l’abattre".
L'Humanité, pour sa part, accuse le gouvernement de mener une politique défavorable à la jeunesse. Ironisant sur les récents propos d’Emmanuel Macron, qui a justifié ses choix budgétaires en déclarant que "si l'on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée", sur les hommes et les femmes qui réussissent, "c'est toute le cordée qui dégringole", L'Huma affirme que ce sont les jeunes qui seront les plus pénalisés par les décisions du gouvernement, les plus touchés par "la pauvreté, la précarité et la sélection par l’argent". "Les jeunes, premiers de corvée du macronisme", titre le journal.
Cette jeunesse est parfois soumise à la tentation de l’extrémisme. Le Parisien revient au démantèlement, mardi, d’un groupuscule d’extrême droite, mais aussi et surtout, sur les "graves exactions" attribuées à la mouvance de l’ultragauche en marge de plusieurs manifestations, ces dernières semaines. Des "militants de la violence" qui occuperaient le haut du pavé depuis le printemps 2016 et la loi El Khomri, selon le journal, qui parle de groupuscules représentant en tout et pour tout environ 2 000 personnes ayant "théorisé" le recours à la violence pour faire aboutir leur combat. "Toutes les raisons de faire une révolution sont là, ont notamment écrit les membres du collectif le Comité invisible. Le naufrage politique, l’arrogance des riches, la misère galopante, l’apocalypse écologique." "C'est quoi au juste votre projet ?", leur demande cette fois Emmanuel Macron, dans le dessin de Ranson. "On veut jeter des cailloux sur les premiers de cordée", répondent-ils.
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