Au menu de cette revue de presse française, mardi 17 octobre, la mobilisation, notamment sur les réseaux sociaux, contre le harcèlement et les agressions dont sont victimes les femmes, notamment sur leur lieux de travail. Les méthodes musclées d’Amazon. Et un voyage en Corée du Nord.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre i Phone ou sur tout autre mobile . Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook …
A la Une de la presse française, la mobilisation contre le harcèlement et les agressions dont sont victimes les femmes. Dans la foulée de l’affaire Weinstein, le hashtag «balancetonporc» s’est répandu «de façon fulgurante» sur Twitter, selon Libération.
Le journal dénonce «l’omerta» sur un phénomène qui toucherait «tous les milieux»… «Porcs sur le grill», annonce Libé, qui dit voir «la naissance d’un mouvement de redresseur de porcs» - un mouvement dont Libération espère qu’il débouchera sur davantage d’égalité entre les hommes et les femmes. «S i on ne prend pas au sérieux les questions d’égalité de salaire et de droits qui reculent, si on ne comprend pas la souffrance, si on ne change pas notre façon d’envisager de nouveaux rapports entre les hommes et les femmes, et si on ne s’interroge pas sur notre masculinité», prévient Libé, «cela finira par exploser autrement plus durement que sur les réseaux sociaux».
Est-ce vraiment «la fin de la loi du silence?», s’interroge le Parisien, en saluant le courage de toutes celles qui ont osé témoigner. «Elles osent parler, osons agir», propose le journal, où le dessin de Ranson montre trois hommes en pleine discussion. «Alors, maintenant, on ne peut plus plaisanter avec nos collaboratrices?», s’indigne l’un d’entre eux. «Tout ce qu’elles vont y gagner, c’est qu’on va les remplacer par des mecs», s’énerve un autre. «Vous êtes fous? Les mecs, il faudra les payer 20% de plus», rappelle le dernier. «Il y a encore du boulot», rappelle 20 minutes. La loi du silence a encore de beaux jours devant elle, comme le montrait une enquête du Défenseur des droits publiée il y a trois ans. Un document qui indiquait que 20 % des femmes actives affirmaient avoir été confrontées à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle – mais que seules trois sur dix avaient osé en parler à leur employeur.
Il y reste encore beaucoup de chemin à faire, d’autant qu’on peut s’interroger sur l’impact réel de la mobilisation actuelle sur les réseaux sociaux. Dans une interview accordée à Libération, l’avocate Marie Dosé, voit dans le «name and shame», le procédé qui consiste à «nommer et couvrir de honte» les agresseurs présumés, «un procédé violent et arbitraire», qui desservirait, en réalité, la lutte contre les harceleurs. «Une culpabilité, dit-elle, ne se décrète pas sur les réseaux sociaux mais se questionne judiciairement. En se soustrayant à ces règles, on tombe dans l’arbitraire. La tyrannie change de camp». «R éduire un homme à un porc, dénonce cette avocate, est aussi méprisable et vain que considérer une femme comme un objet». «En choisissant de régler leurs comptes via Twitter, ces femmes décident à leur tour, comme leurs agresseurs, de passer en force. Il ne s’agit pas de dénonciation, mais bien de délation. Pas de plaignantes, mais de «balances», pas de justice, mais de vengeance». La solution, c’est peut-être, en définitive, l’éducation. Comment élever les garçons pour qu’ils ne deviennent pas sexistes ? L’Obs reprend notamment les recommandations d’un récent article du New York Times, sur la meilleure façon de faire des garçons des féministes: laissez les pleurer, apprenez-leur à s’occuper d’eux, apprenez-leur que «non veut dire non», et que fille» n’est pas une insulte. Aidez-les à cultiver les amitiés féminines. Lisez-leur des livres sur des héroïnes.
A noter également ce matin, les révélations de l’Humanité – qui accuse Amazon de chercher à «museler les syndicats». Le journal dénonce les «méthodes tordues» du géant américain du commerce en ligne pour «faire la chasse» aux syndicats sur ses sites français. Des locaux syndicaux visités pour y saisir un ordinateur de la CGT, contenant des informations confidentielles sur les salariés, sous le prétexte de la sécurité informatique, un dirigeant accusé d’avoir remis en cause le droit des syndicalistes de choisir leur déléguée du personnel… Le journal fait aussi état d’une visite de l’inspection du travail sur le chantier d’un entrepôt de l’est de la France, qui devrait déboucher sur la condamnation prochaine d’Amazon pour de graves manquements à la sécurité à une amende comprise entre 1000 et 2000 euros par travailleur – soit 171 personnes, dont de nombreux travailleurs détachés polonais.
Le journal la Croix, lui, a voyagé en Corée du Nord et observé la vie quotidienne de ses habitants pendant dix jours. Après avoir attendu des années, l’envoyé spécial du journal a finalement décroché un visa officiel de journaliste, et parcouru 1200 kilomètres à-travers le pays, accompagné d’un guide accompagnateur parlant un français parfait. Ensemble, ils ont voyagé à-travers des campagnes qui semblaient «pauvres mais pas miséreuses». «À regarder aujourd’hui les immenses espaces cultivés, et même si la Corée du Nord n’est pas autosuffisante sur le plan alimentaire, la terrible période de famine de 1995, qui a fait plus d’un million de morts à l’époque, ne semble plus qu’un lointain cauchemar», écrit la Croix, qui affirme qu’«on ne meurt plus de faim en Corée du Nord, même si dans certaines zones du centre du pays et au nord, sévit une malnutrition difficilement quantifiable». D’après le journal, les Nord-Coréens, sous le coup de sévères sanctions depuis 2016, «n’en ressentent pas encore les effets», et seraient «décidés à se serrer encore la ceinture, si nécessaire».
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.