Comme Dominique Strauss-Khan en son temps, Harvey Weinstein pensait jouir de cette impunité qui est l’apanage de quelques puissants. Mais après les révélations et la libération de la parole de nombreuses femmes, la donne a changé. Désormais considéré comme "le paria" d’Hollywood, Harvey Weinstein commence même à faire les frais des humoristes. Un peu trop tôt ?

L’humoriste et animateur de télévision James Corden, notamment connu pour présenter "The Late Late Show", s’est lancé, samedi 14 octobre, dans une série de vannes sur l’affaire Weinstein. Il prenait la parole à l’occasion du gala amfAR de Los Angeles, une soirée dont les fonds récoltés sont destinés à la recherche contre le sida.

James Corden a donc fait des blagues sur le viol à une soirée de lutte contre le VIH. "C’est une salle magnifique. C’est une nuit sublime ici, à Los Angeles. Si sublime qu’Harvey Weinstein a déjà demandé à cette soirée de venir à son hôtel pour lui faire un massage", a-t-il dit, soulevant autant les rires que les grognements de son audience. "Ça a été une semaine étrange, voir Harvey Weinstein naviguer dans une eau si chaude. Demandez à n’importe quelle femme l’ayant vu prendre son bain."

"Le harcèlement sexuel n’est pas un sujet de rigolade"

Les "bons mots" de James Corden n’ont pas vraiment été bien accueillis sur Internet. L’actrice Rose McGowan a immédiatement réagi avec un tweet assassin à l’encontre de l’humoriste. Et elle a été suivie par de nombreuses personnes.

Sous la pression, James Corden a finalement dû s’excuser. Dans une paire de tweets, il explique que "pour être clair, le harcèlement sexuel n’est pas un sujet de rigolade". Pourtant, il n’est pas le seul à avoir voulu plaisanter sur le sujet.

Dans la soirée de dimanche, le commentateur sportif américain Al Michaels a comparé une équipe de football en train de se faire écraser par l’adversaire à la semaine passée par Harvey Weinstein. À la fin du match, il a également présenté ses excuses face au torrent de critiques à son encontre sur Twitter.

Alors que la parole se libère autour de l'affaire Weinstein, les femmes prennent également la parole dans l'espace virtuel public, en l'occurence Twitter, grâce des hashtags dénoncant les abus sexuels (#metoo, #balancetonporc). Faire de l'humour autour de la culture du viol n'est sans doute pas la meilleure chose à faire pour encourager ce mouvement.

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