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Pour parfaire leurs connaissances du système politique américain, les trolls des fermes à fake news russes étaient forcés de regarder des épisodes de "House of Cards".

Même l'esprit tordu de Frank Underwood n’avait sans doute pas imaginé ça.

Un ancien employé d’une ferme à trolls russe a raconté comment lui et ses collègues s’étaient servis de la série politique "House of Cards" pour mieux apprendre à connaître la société américaine et les sujets qui l’agitaient pendant la campagne présidentielle de 2016.

"Pour commencer, nous étions forcés de regarder 'House of Cards' en anglais. C’était nécessaire pour connaître les problèmes principaux aux États-Unis. La question des taxes, des homosexuels, des minorités sexuelles, des armes à feu", a décrit un certain Maksim sur les ondes de la radio Rain dans une interview (en russe) diffusée dimanche et repéré par le journaliste Michael Isikoff de Yahoo News.

Les armes et les homosexuels, sujets de prédilection des trolls

Après s’être "instruits" devant cette fiction de Netflix, il est vrai largement inspirée de la réalité du système politique américain, Maksim et les autres trolls de l’Internet Research Agency – une des fermes à fake news qui ont œuvré depuis la Russie pendant la campagne présidentielle américaine – avaient ensuite pour mission de lire des milliers de commentaires générés sous des articles du New York Times ou du Washington Post pour "comprendre quelles étaient les tendances générales, les sujets de débat" pour ensuite "entrer dans la dispute et jouer les trouble-fêtes."

Maksim raconte ainsi que les sujets de prédilection des trolls étaient les armes et les homosexuels : "Lorsqu’on parlait des gays, on sortait toujours des arguments sur la religion. Les Américains sont très religieux, surtout ceux qui lisent et commentent des articles en ligne. On devait écrire que la sodomie était un pêché. Avec ça, on était sûr de glaner des douzaines de likes". Pour parfaire leur couverture de trolls, les Russes utilisaient bien-sûr des VPN pour masquer leur pays d’origine et jamais, jamais ils n’avaient le droit d’utiliser les mots "Poutine" ou "Russie" dans leurs faux commentaires.

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