logo

"Les libéraux hypocrites et le conservateur hypocrite Donald Trump"

Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 11 octobre, les réactions au discours du président de la Catalogne sur l’indépendance de sa région. Et comment le scandale Harvey Weinstein à Hollywood éclabousse les démocrates.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre i Phone ou sur tout autre mobile . Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

Au menu de cette revue de presse internationale, la déclaration du président du gouvernement catalan, qui a promis que «la Catalogne sera un Etat indépendant». Carles Puigdemont a cependant décidé de suspendre, pour le moment, le processus, en appelant au dialogue et à la négociation.

«Temps mort», annonce, en français dans le texte, le journal catalan El Periodico. «Une pause pour le dialogue », titre Ara, qui explique que le chef de l’exécutif catalan «a voulu gagner du temps et déplacer la pression vers le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy». «Ce dernier va avoir plus de mal à justifier la suspension de l’autonomie de la Catalogne, qui semble cependant inévitable», estime le journal catalan – qui justifie la décision de Puigdemont par le fait que son gouvernement «ne dispose pas de la force coercitive nécessaire pour rendre effective l’indépendance», et qu’il a besoin «de la pression extérieure pour obliger l’Espagne à négocier». «Cette voie est la seule voie réaliste», plaide Ara, qui demande au gouvernement de Catalogne de «laisser la porte ouverte à la négociation», et au mouvement indépendantiste de «rester civique et pacifique».

Le journal national El Mundo qualifie le discours de Carles Puigdemont de «farce» et de «chantage». «Fidèle aux résonances kafkaïennes de son intitulé, le processus séparatiste prend le parti de prolonger le cauchemar jusqu’à la dernière page, dont nul ne sait quand elle sera écrite», fustige le journal conservateur, qui voit le dirigeant catalan «mis sous pression par la frange la plus craintive de son propre parti», «porté par le vague espoir d’une médiation internationale» - un contexte qui l’aurait conduit à «éviter de déclarer de façon unilatérale l’indépendance de la Catalogne, comme l’espéraient ses camarades les plus radicaux». «La farce continue, conclut El Mundo: Puigdemont fait du chantage à l’Etat espagnol et la CUP, le parti indépendantiste d’extrême-gauche lui fait du chantage depuis la rue».

Aux Etats-Unis, les témoignages contre le producteur Harvey Weinstein, débarqué de ses sociétés pour harcèlement sexuel, s’accumulent. Après les révélations du New York Times, qui ont déclenché le scandale la semaine dernière, The New Yorker a publié hier sur son site un long article contenant de nombreux témoignages - des récits accablants. La comédienne Asia Argento et deux autres femmes y affirment même avoir été violées par le producteur. «Cela ne s’arrêtait pas. C’était un cauchemar», témoigne l’actrice italienne, qui dit avoir été invitée en 1997 par l’un des membres de l’équipe du producteur, avant de se retrouver seule avec lui. Weinstein l’aurait alors forcée à une relation sexuelle orale. S’en seraient suivies cinq années de relations sexuelles «consenties» selon Asia Argento, qui déclare s’être sentie «obligée» de céder à ses avances. The New Yorker mentionne aussi d’autres actrices, l’Américaine Rosanna Arquette, et la Française Emma de Caunes, notamment, qui témoignent de rencontres au cours desquelles le producteur aurait tenté d’avoir une relation sexuelle avec elles, mais sans succès.

Ces révélations provoquent un énorme scandale à Hollywood. The Daily Mail évoque «le jour le plus sombre» qu’ait connu l’industrie du cinéma américaine – non seulement parce qu’elle met en cause l’un des producteurs les plus puissants de Hollywood, mais aussi à cause du nombre de ses victimes présumées – le tabloïd britannique relayant aussi les nouvelles révélations, hier, du The New York Times, auquel les actrices Gwyneth Paltrow et Angelina Jolie ont décrit des situations similaires d’avances très appuyées, qu’elles auraient été obligées de refuser. «Comment est-il possible que le monstre de Tinseltown, le surnom donné par le tabloïd à Harvey Weinstien, ait pu agir en toute impunité pendant si longtemps?», demande The Daily Mail, qui estime que le producteur est certes un homme «vil», mais que c’est bien «le silence des femmes de Hollywood qui lui a permis de se tirer d’affaire pendant tant d’années».

Harvey Weinstein avait aussi participé au financement des campagnes électorales de nombreux démocrates depuis des années. Sa mise en cause rejaillit sur le camp démocrate, dont «l’attitude moralisatrice» se trouve éclaboussée par le scandale, selon The Wall Street Journal – qui fait mine de se demander si «les progressistes de Hollywood vont du coup baisser un peu le ton». «Harvey Weinstein a été invité 13 fois à la Maison-Blanche sous Obama, il a donné de centaines de milliers de dollars aux Clinton, organisé de nombreuses levées de fonds pour Hillary Clinton, avec des gens comme Leonardo DiCaprio, Helen Mirren, Julia Roberts et Sarah Jessica Parker» - et pourtant, relève le journal, «son comportement de prédateur sexuel était de notoriété publique, au point de faire l’objet de plaisanteries dans une émission télé». «Dans le même temps, écrit The Wall Street Journal, on a accusé Donald Trump d’être coupable d’offense au féminisme, mais pas dans la même catégorie que M.Weinstein. Voici ce qui a fini par se passer: des libéraux hypocrites comme M.Weinstein ont largement poussé 63 millions d’Américains à voter pour un conservateur hypocrite comme M.Trump».

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.