
L'interdiction des vols internationaux à partir et vers les aéroports du Kurdistan irakien est entrée en vigueur, vendredi. Une décision prise par Bagdad, en représailles au référendum sur l'indépendance de cette région.
Première mesure de rétorsion de Bagdad après le "oui" massif au référendum d'indépendance du Kurdistan irakien : tous les vols internationaux depuis et vers Erbil et Souleimaniyeh ont cessé, vendredi 29 septembre, à 18 h locales (15 h GMT).
"Les vols humanitaires, militaires et diplomatiques sont exclus de l'interdiction de voler", a toutefois précisé la directrice de l'aéroport international d'Erbil, Talar Faiq Saleh. "Je suis désolée de la situation dans laquelle nous nous trouvons. [L'Autorité de l'aviation civile] est supposée être un [organisme] indépendant mais en Irak n'importe qui peut prendre une décision", a-t-elle déploré.
Head of #Erbil airport: "nobody should ask why #Kurds voted for independence when we see this punishment by #Baghdad" pic.twitter.com/VuugsABKi0
Mark Lowen (@marklowen) 29 septembre 2017Pour tenter d'empêcher ce blocus, le ministère des Transports du Kurdistan a demandé au pouvoir à Bagdad "d'ouvrir des négociations sur sa décision".
"Il n'y a aucune négociation, ni officielle, ni secrète, avec les responsables kurdes. Et il n'y en aura pas tant qu'ils ne déclareront pas les résultats du référendum caducs, et ne remettront pas aux autorités de Bagdad leurs postes-frontières, leurs aéroports et les régions disputées", a répondu un haut-responsable irakien.
"Nous étions un pont entre la Syrie et l'ONU"
Le panneau d'affichage indiquait que le dernier vol avait pour destination Vienne à 16 h (13 h GMT). Ceux pour Ankara à 17 h50 et Doha à 19 h ont été annulés.
Last flights leave #Erbil pre aviation ban #KurdistanReferendum pic.twitter.com/EoPY0cgtKp
sean swan (@Irishcamera) 29 septembre 2017"Nous étions supposés rentrer au Brésil, samedi, mais avons dû changer notre vol", a affirmé à l'AFP Isodoro Junior, bénévole dans une ONG d'assistance médicale aux déplacés irakiens. "Nous sommes un groupe de 16 personnes, il a été particulièrement difficile de trouver des places. L'un d'entre nous est arrivé ici à 2 h pour s'assurer que l'on puisse partir", raconte le volontaire de 32 ans, faisant la queue devant le comptoir d'enregistrement du vol pour Istanbul.

Au comptoir de la compagnie turque, l'aller simple pour Istanbul se vendait 743 dollars et ceux qui ont acheté leur billet en ligne l'ont payé beaucoup plus cher.
"J'ai réservé mon vol en ligne il y a deux heures [...]. Ça m'a coûté 1500 dollars !", s'exclame un passager britannique, muni d'un sac en bandoulière. "En plus, ils m'ont fait payer deux fois par erreur. Ça fait 3 000 dollars l'aller simple vers Istanbul."
Les étrangers entrent au Kurdistan avec un visa délivré par les autorités kurdes, qui est non reconnu par Bagdad, et ils ne peuvent donc se rendre ailleurs en Irak.
Avec AFP