Col mythique du Tour de France, le Mont Ventoux a été le théâtre du sacre des plus grands noms du cyclisme. En 2009, son ascension est, une nouvelle fois, le point d'orgue de la Grande Boucle. Rétrospective.
"C’est un col difficile… C’est trop dur." Dans la bouche de Lance Armstrong, ces mots, prononcés en 2002, en disaient long sur ce qui attendait le peloton à la veille de son arrivée à Paris, le dimanche 26 juillet…
Samedi, les coureurs, déjà éprouvés par plus de 3 000 km de course, avaient donc rendez-vous avec le Mont Ventoux. Depuis 1951, la Grande Boucle est déjà passée 13 fois par le plus haut sommet du Vaucluse, qui culmine à plus de 1 900 mètres d'altitude.
En cette fin de Tour, le maillot jaune était trop solidement accroché sur les épaules de l'Espagnol Alberto Contador pour qu'il lui échappe dans les 21 km d’ascension, à une pente moyenne de 7,6 %, du Ventoux. Mais le "Géant de Provence", s'il n'a pas largement redistribué les places d’honneur du classement général, a offert à l'Espagnol de la Rabobank Juan Manuel Garate une victoire des plus prestigieuses.
Au sommet du "Mont Chauve", le petit grimpeur basque a rejoint Raymond Poulidor, Eddy Merckx, Bernard Thévenet, Marco Pantani et Richard Virenque, entre autres, dans le club des conquérants du "Mont Chauve". Retour sur quelques-unes de ces victoires d’anthologie.
Et Poulidor devint le… deuxième coureur à s’imposer au Ventoux (1965)
Clin d’œil du destin, "l’éternel second" deviendra... le second coureur de l'histoire du Tour à remporter une victoire d’étape au sommet du Mont Ventoux après le Luxembourgeois Charly Gaul en 1951. Malgré cette victoire, "Poupou" bouclera le Tour 1965…deuxième.
Tom Simpson, victime du "géant de Provence" (1967)
L’histoire du Ventoux compte aussi sa part de tragédie. Le 13 juillet 1967, le Britannique Tom Simpson pose le pied à terre et s'effondre, mort, sous un soleil de plomb.
Eddy Merckx en tombe dans les pommes (1970)
Le Belge, qui s’envolait vers la deuxième de ses cinq victoires sur le Tour, remporte le 10 juillet 1970 la 14e étape entre Gap et le Mont Ventoux sous un soleil de plomb. Certains coureurs, exténués, s’effondrent sur la ligne d’arrivée. En plein interview, le vainqueur du jour, fait lui aussi un malaise.
La fougue de Bernard Thévenet (1972)
Le jeune Français Bernard Thévenet place une attaque à 3 km de l’arrivée et s’impose au sommet devant Eddy Merckx, Raymond Poulidor et Luis Ocana dans la 11e étape entre La Grande Motte et le Mont Ventoux. Thévenet remporte plus tard le Tour à deux reprises (1975, 1977).
Lance Armstrong offre la victoire à Marco Pantani (2000)
Le 13 juillet 2000, l’Italien Marco Pantani, dernier vainqueur de la Grande Boucle avant le règne de Lance Armstrong, tente le tout pour le tout pour se débarrasser de l’Américain et atteindre seul le sommet du "mont chauve". Las, Armstrong ne le lâche pas d’un boyau. Mais il n’insistera pas dans le sprint final et laissera le prestige de la victoire au "pirate".
"C’est signé Richard Virenque" (2002)
Le Français se fait une place dans la légende en menant à son terme une échappée solitaire dans l’ascension finale. Le septuple meilleur grimpeur du Tour devancera de près de deux minutes ses plus proches poursuivants. "C’est signé Richard Virenque", commentera-t-il à l’arrivée.