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"Le sport, les affaires, la diplomatie, un ménage à trois"

Au menu de cette revue de presse française, mercredi 13 septembre, le bilan de la première journée de mobilisation contre la réforme du Code du travail, l’attribution des JO 2024 à Paris. Et la stratégie dispendieuse du Qatar avec le PSG.

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A la Une de la presse française, ce matin, le bilan de la première journée de la mobilisation contre la loi travail. 223 000 personnes ont manifesté hier dans toute la France selon la police, 400 000 selon la CGT.

«Un beau tremplin pour la suite», titre l’Humanité, qui affirme que les manifestations d’hier «ont dépassé celles de la première journée de mobilisation contre la loi El Khomri», en 2016. «Et voilà le travail!», salue Libération, qui évoque «un succès pour la CGT», et une mobilisation «attisée par la sortie d’Emmanuel Macron sur les fainéants». Sera-t-elle pour autant suffisante «pour contraindre l’exécutif à reculer»? « Martinez a gagné mais Macron n’a pas perdu», estime Libé, en évoquant «un bon début de mouvement» pour la CGT – «qui demande (toutefois) à être amplifié pour espérer peser sur la réforme», avec plusieurs questions en suspens: la centrale «doit-elle continuer à appeler à descendre dans la rue alors que le texte aura été validé par le gouvernement? Si oui, jusqu’à quand?». Quelle sera l’évolution de la CFDT et de FO, le pôle «réformiste» de l’échiquier syndical, qui n’ont pas appelé à manifester, pour le moment? Libération, où le dessin de Willem résume la réforme du Code du travail à cette machine à presser, à précariser les salariés: «embauché, viré, embauché, viré. Admirez la flexibilité des petits employés!», dixit Emmanuel Macron.

Le président aurait remporté la «première manche», selon le Parisien, qui parle d’«une mobilisation respectable, mais insuffisante face à la détermination du gouvernement», tandis que le Figaro affirme que «la CGT piétine», pendant que «le gouvernement avance». Le quotidien demande à Emmanuel Macron de «ne rien céder» aux manifestants, de rompre une bonne fois pour toutes avec «l 'immobilisme forcené dans lequel la France reste figée depuis des années».

Emmanuel Macron qui était hier aux Antilles, auprès des victimes de l’ouragan Irma, très loin des défilés. «Les manifs, quelles manifs?», ironise le Parisien, qui raconte comment l’Elysée s’emploie à «minimiser la contestation sociale», et à «saturer l’agenda politique», en multipliant les annonces. «En langage militaire, on appelle ça du «carpet bombing», un «tapis de bombes» - «lancer tous les chantiers en même temps, au risque d’ouvrir de nouveaux fronts». «Macron adore l’effet blast», l’effet de souffle, confirme un proche du chef de l’Etat.

A noter également, l’attribution des Jeux olympiques 2024 à Paris, qui devrait être officialisée ce soir par le Comité olympique. La Croix annonce un «nouvel élan» à la fois pour la capitale et pour les JO, actuellement en pleine transformation, certains sports traditionnels comme la lutte, le tir à l’arc et l’haltérophilie étant appelés à disparaître du programme, au profit de disciplines davantage pratiquées par la jeunesse, comme le surf, l’escalade, et le skate, qui seront au menu dès 2020 - et même ce qu’on appelle l’e-sport, les compétitions de jeux vidéo. Le mouvement d’opposition à Paris 2024, lui, s’est essoufflé, d’après la Croix, qui fait état d’un sondage indiquant que 83% des Français se disent favorables à la tenue des JO dans la capitale.

Certaines inquiétudes demeurent toutefois, sur d’éventuels dépassements budgétaires et sur les questions de sécurité. Des Jeux à Paris, mais à quel prix?, demande l’Humanité, qui rapporte que le budget sécuritaire a été évalué à 182 millions d’euros par les organisateurs. «Une sécurité à moins d’un milliard, c’est impossible, et c’est une estimation minimale», assure de son côté le collectif «Non aux JO 2024». Au-delà de la grand’messe des JO, que fait-on, au quotidien, pour le monde du sport en France?, s’interroge pour sa part Libération. «Paris flambe, la base se consume», critique le journal, inquiet de l’absence d’une réelle politique sportive, et de la baisse des moyens publics accordés aux petites structures. Manifestations supprimées, filières et équipes décapitées, entraîneurs licenciés, bénévoles laminés: «contraste violent avec le sport business, dont les JO sont le meilleur produit, le sport français subit les effets du désengagement de l’Etat».

Ce «sport business», le Qatar en a fait une arme diplomatique, avec le PSG. 5-0, hier soir, contre le Celtic Glasgow, en Ecosse - une entrée en fanfare dans la Ligue des champions et le résultat, aussi, d’une stratégie dispendieuse, décryptée par une longue en quête du Monde. Le journal raconte que l’émir qatari utilise le club parisien pour mieux se défendre sur le terrain diplomatique, alors que son pays est en plein conflit avec ses voisins du Golfe -que l’opération Neymar, notamment a obéi une «logique, (à la fois) très ostentatoire et un rien puérile: faire étalage de sa puissance. Narguer ses contempteurs» - la perspective du retentissement médiatique de ce transfert à 222 millions d’euros ayant offert à l’émir «un surcroît de motivation». «Ces efforts et cette mise en lumière protègent davantage le Qatar, explique un cadre du PSG. Ce projet et sa finalité dépassent le sport». «Le PSG, ce n’est plus un club, c’est une entreprise de divertissement», regrette un salarié.

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