
Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 11 septembre, le désarroi des habitants de la Floride face à Irma, les législatives en Norvège. Et la mobilisation massive, ces derniers jours, de l’opposition togolaise.
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On commence cette revue de presse internationale aux Etats-Unis, en Floride, où Donald Trump a déclaré l'état de catastrophe naturelle, après le passage de l'ouragan Irma dans le sud de l’Etat.
Dans la baie de Tampa, au sud-ouest de la péninsule, les habitants se sont préparés à vivre une journée d’«effroi», d’après The Tampa Bay Times, qui explique que leur plus grande crainte est la montée des eaux provoquée par l'ouragan - une catastrophe d’autant plus redoutée que près de la moitié des 3 millions d'habitants qui vivent à Tampa, vit à seulement trois mètres au-dessus du niveau de la mer. Davantage préparée à affronter la tempête, la ville de Miami, plus au sud et à l’est de la péninsule, a été aussi plus épargnée, mais là, ce sont les vents extrêmement violents qui ont compliqué le travail des équipes de sauvetage, selon The Miami Herald. Le quotidien local raconte notamment qu’une jeune femme du quartier de Little Haïti a dû accoucher toute seule chez elle, hier matin – mais son histoire à elle finit, ou plutôt commence bien, puisqu’elle et sa petite fille sont, malgré tout, en bonne santé.
Depuis plusieurs jours, la presse critique le silence de Donald Trump sur le possible lien entre ces phénomènes et le changement climatique. Dans le sillage de ses confrères, The Daily Beast fustige la position du président américain sur cette question – son ministre de l’Environnement ayant même déclaré, vendredi, qu’il était «inapproprié» de l’évoquer pour le moment, alors qu’une partie du pays est en train d’affronter l’ouragan. Une attitude que les défenseurs de l’environnement comparent au refus d’aborder la question de la stratégie à adopter pour lutter contre le terrorisme, au moment-même d’une attaque terroriste. Mais d’après le site américain, la Maison-Blanche ne serait pas la seule à blâmer, les médias et la classe politique hésitant, semble-t-il, à poser les questions qui fâchent au gouvernement – par peur d’apparaître comme essayant de tirer profit de la situation. Une pudeur dont ne s’embarrasse pas The Guardian, au Royaume-Uni – qui estime qu’il est temps de poursuivre en justice les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre, les 50 multinationales responsables, selon un récent rapport, de la production de plus d’un cinquième de toutes les émissions de CO2 à elles seules – bref, les plus gros pollueurs de la planète – que le journal ne cite toutefois pas nommément. «La crise climatique est une urgence qui relève des droits de l’Homme», prévient le journal.
Dans le dessin de Chapatte pour le quotidien suisse Le Temps, on voit un officiel déclarer que tout cela «n’a rien à voir avec le réchauffement». «Mon œil», répond le cyclone…
En Norvège ont lieu aujourd’hui des élections législatives. Les derniers sondages annoncent un scrutin serré. Les Norvégiens hésiteraient à reconduire le gouvernement sortant de la première ministre conservatrice Erna Solberg, confrontée à l’opposition du travailliste Jonas Gahr Store. Un changement que le quotidien Dagbladet appelle de ses vœux, au motif que la coalition au pouvoir comprend les populistes du parti du Progrès – un parti anti-immigration, dont le discours est accusé de diviser l’opinion, selon le journal Aftenposten, qui juge également ses valeurs «incompatibles» avec celles de la Norvège, présentée comme un pays d’ouverture, qu’il s’agisse des droits des homosexuels ou d’immigration. La Norvège, qui est aussi le plus gros producteur d’hydrocarbures d’Europe de l’ouest. Libération, justement, explique que la question de la poursuite ou non de l’exploitation des énergies fossiles a été au cœur de la campagne, les Verts espérant pour leur part un score qui leur permette d’intégrer un gouvernement de coalition, soit plus de 4% des suffrages. D’après Libé, ils demandent une fin graduelle des activités pétrolières d’ici quinze ans, et l’arrêt de l’ouverture de nouveaux champs pétroliers et gaziers - une position jugée «radicale et irréaliste» par les conservateurs comme par les travaillistes, mais qui aurait fait son chemin dans les esprits d’une partie de la population, de plus en plus préoccupée par les répercussions environnementales de cette industrie, et inquiète, également, de la chute des cours du pétrole, qui aurait agi comme un «coup de semonce» dans l’opinion.
On termine cette revue de presse au Togo, où l'opposition a déclaré hier ne «rien attendre» de la réforme constitutionnelle annoncée par le gouvernement. Cette réforme est surtout perçue par ses opposants comme une manœuvre dilatoire du président Faure Gnassingbé, face aux manifestations massives de ces derniers jours. « Désormais, prévient le journal togolais Liberté, la lutte pour l’alternance démocratique dans notre pays ne devrait être appréhendée qu’au travers de deux prismes: la dynamique unitaire des forces démocratiques et l’adhésion totale des populations au combat. Au final, la rue reste bien l’ultime recours. Sauf cataclysme politique, souvenez-vous, aucun dictateur, mais alors absolument aucun - n’est évincé du pouvoir par les urnes».
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