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En Algérie pour parler pétrole, Maduro n'a pas rencontré le président Bouteflika

En pleine crise dans son pays, le président vénézuélien Nicolás Maduro venu trouver des solutions aux prix bas du pétrole lors de sa visite officielle en Algérie, n’a finalement pas rencontré Abdelaziz Bouteflika, très diminué depuis son AVC de 2013.

Alors que son pays est secoué par une grave crise politique, le président vénézuélien Nicolás Maduro a conclu lundi 11 septembre une visite officielle de 24 heures en Algérie. Lors de ce déplacement, Abdelaziz Bouteflilka, le chef de l'État algérien n'est pas apparu publiquement lundi à la résidence d'État de Zéralda, où se sont déroulés les entretiens entre le président Maduro et de hauts responsables algériens. Le programme officiel ne mentionnait pas d'entretien entre les deux chefs d'État, mais des responsables de la présidence, interrogés par l'AFP dans la matinée ne l'avaient toutefois pas exclu expressément..

Le président algérien, âgé de 80 ans, est affaibli par les séquelles d'un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu en 2013 et son état de santé est source de constantes spéculations en Algérie. Il n'a fait depuis le début de l'année que de rares apparitions publiques et a reçu très peu de dignitaires étrangers. En février, la chancelière allemande Angela Merkel avait dû reporter au dernier moment une visite à Alger. Des observateurs ont récemment estimé que le président français Emmanuel Macron n'avait toujours pas fait le voyage en Algérie faute de pouvoir y être reçu par son homologue.

L'arrivée de Nicolas Maduro à Alger

#Venezuela Presidente Maduro llega a #Argelia para consolidar alianzas estratégicas https://t.co/DVZ7cYjWP5 #VenezuelaDignidadGlobal pic.twitter.com/asVwY8KgAS

  teleSUR TV (@teleSURtv) 11 septembre 2017

La question du pétrole

Au cours de cette visite, le président vénézuélien s'est entretenu avec le président Conseil de la Nation (chambre haute), Abdelkader Bensalah, deuxième personnage de l'État. Étaient notamment présents le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et le ministre algérien de l'Énergie Mustapha Guitouni, selon l'agence nationale algérienne APS. D'après la presse présidentielle vénézuélienne, les entretiens de Nicolás Maduro à Alger ont notamment porté sur l'accord pétrolier signé fin 2016, dans lequel l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et des pays producteurs non membres du cartel se sont engagés à réduire leurs extractions jusqu'en mars 2018 pour limiter l'offre et tenter de redresser les prix du baril.

Le président du Venezuela a estimé, à l'issue de la réunion, qu'il "exis[ait] un climat favorable à la politique du juste prix de l'or noir", selon des propos rapportés par le gouvernement vénézuélien, qui a indiqué que la coopération bilatérale entre Alger et Caracas dans le secteur pétrolier avait également été discutée.

L'Algérie et le Venezuela, tous deux membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), souffrent de la chute depuis 2014 des prix du pétrole, qui fournit environ 95 % de leurs devises aux deux pays. La baisse des prix du brut a fait fondre d'environ 45 % les réserves de changes de l'Algérie en trois ans. Le Venezuela est de son côté englué dans une grave crise économique, aggravée par de récentes sanctions américaines.

Il s'agit de la deuxième visite de Nicolás Maduro en Algérie, où il s'était déjà rendu en janvier 2015 pour une visite axée sur le pétrole. Son prédécesseur Hugo Chavez avait effectué quatre visites officielles à Alger, en 2000, en 2001, en 2006 et en 2009.

Avec AFP