logo

L'opposante vénézuélienne Lilian Tintori empêchée d'effectuer une tournée en Europe

La militante des droits de l'Homme vénézuélienne Lilian Tintori, épouse de l'un des chefs de l'opposition, a déclaré samedi avoir été empêchée de quitter le pays pour se rendre en Europe où elle devait selon elle rencontrer plusieurs dirigeants.

L’opposante vénézuélienne Lilian Tintori a annoncé, samedi 2 septembre, que son passeport lui avait été confisqué alors qu'elle devait se rendre en Europe avec le chef du Parlement vénézuélien, entraînant des protestations dans plusieurs capitales.

"Il m'est interdit de quitter le pays. La dictature tente d'empêcher que nous fassions une importante tournée internationale", a écrit sur Twitter Lilian Tintori, épouse de l'opposant historique Leopoldo Lopez, qui se présente comme une militante des droits de l'Homme.

#URGENTE Me acaban de prohibir de salida del país. La dictadura lo que quiere es impedir que hagamos una gira internacional muy importante pic.twitter.com/3W4I5aBj79

  Lilian Tintori (@liliantintori) 2 septembre 2017

Peu auparavant, Julio Borges, chef du Parlement vénézuélien, seule institution contrôlée par l'opposition au président socialiste Nicolas Maduro, a annoncé qu'il allait rencontrer "dans les prochains jours" le président français Emmanuel Macron et les chefs des gouvernements allemand, espagnol et britannique, Angela Merkel, Mariano Rajoy et Theresa May.

Au cours d'une conférence de presse, Lilian Tintori a déclaré qu'elle ne savait pas si Julio Borges avait quitté le Venezuela, mais elle a assuré que la tournée prévue était maintenue.

"On peut enfermer les personnes, mais pas les idéaux. Liberté pour le Venezuela"

L'agenda officiel de Mariano Rajoy, consulté par l'AFP, annonce bien une rencontre mardi avec le chef du Parlement vénézuélien, en compagnie de Lilian Tintori. Les rencontres évoquées dans d'autres capitales n'étaient pas confirmées immédiatement.

Le président Macron, qui a qualifié cette semaine le régime vénézuélien de "dictature", a réagi dans la soirée sur Twitter. "Nous attendons Lilian Tintori en Europe. L'opposition vénézuélienne doit rester libre", a-t-il écrit.

Nous attendons Lilian Tintori en Europe. L'opposition vénézuélienne doit rester libre.

  Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 2 septembre 2017

"L'interdiction de sortie infligée à Lilian Tintori est lamentable. On peut enfermer les personnes, mais pas les idéaux. Liberté pour le Venezuela", a déclaré le Premier ministre espagnol, également sur Twitter.

La Grande-Bretagne a elle aussi déploré la mesure prise contre Lilian Tintori. Dans un communiqué, elle a exhorté "toutes les parties au Venezuela à se réunir pour négocier des actions concrètes afin de mettre le pays sur le chemin du respect des droits de l'homme".

Réplique de Caracas

Caracas a répliqué avec force. "Nous rejetons le comportement du président de la France, Emmanuel Macron, qui suit le scénario de l'extrême-droite européenne contre le Venezuela", a déclaré sur Twitter le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza. Le ministre a aussi condamné "l'ingérence" de Rajoy, "qui profère des attaques contre la démocratie vénézuélienne et ses institutions". Le chef de la diplomatie vénézuélienne a en outre accusé Emmanuel Macron et Mariano Rajoy de soutenir quelqu'un qui a commis "de graves délits de corruption".

Lilian Tintori est accusée de corruption par les autorités vénézuéliennes depuis la découverte fin août dans une voiture lui appartenant d'une forte somme d'argent en liquide. Elle nie toute action illégale.

"Dans notre pays, toute organisation politique doit rendre des comptes sur l'origine de ses fonds. Il n'y a pas de partis ou de personnalités intouchables", a déclaré Jorge Arreaza.

L'opposante promet que "cette nouvelle intimidation" imposée par "un régime dictatorial" ne fera pas taire les opposants au président Maduro.

Avec AFP