Le Conseil de sécurité de l'ONU a fermement condamné, mardi soir, le tir de missile effectué la veille par la Corée du Nord et qui a survolé le Japon. Mais sans instaurer de nouvelles sanctions. Pyongyang a déjà promis de nouveaux lancements.
Après trois heures de réunion à huis clos, le Conseil de sécurité de l'ONU a "condamné fermement", mardi 29 août, le tir d'un missile balistique nord-coréen qui a survolé le Japon. Dans une déclaration approuvée à l'unanimité par ses 15 membres, le Conseil "demande à tous les États membres d'appliquer strictement et pleinement" les résolutions de l'ONU, dont celles imposant des sanctions économiques à la Corée du Nord.
Le Conseil de sécurité affirme également son "engagement en faveur d'une solution pacifique, diplomatique et politique". Le document n'évoque toutefois pas l'instauration de nouvelles sanctions à l'encontre de la Corée du Nord. Pour certains membres du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie notamment, seuls des tirs de missiles de longue portée ou d'armes nucléaires pourraient justifier de nouvelles sanctions.
La simple adoption d'une déclaration traduit la reconnaissance d'une absence d'options pour l'ONU afin de contraindre la Corée du Nord à négocier sur ses programmes d’armement. Elle montre cependant "une claire volonté d'unité des membres du Conseil de réagir dès aujourd'hui" mardi, dans la foulée du tir nord-coréen, fait valoir un diplomate sous couvert d’anonymat. L'unité "fait passer un message de fermeté qui compte", assure Manuel Lafont Rapnouil de l'institut de recherche European Council on Foreign Relations.
L'ambassadeur japonais auprès des Nations unies a cependant laissé entendre qu'une nouvelle résolution prévoyant des sanctions pourrait suivre cette déclaration. "La prochaine étape commence maintenant. On ne peut en prédire l'issue mais j'espère bien sûr une résolution forte après cette déclaration", a affirmé Koro Bessho.
"Davantage de tirs de missiles balistiques à venir"
Dans une dépêche publiée mercredi, l'agence officielle nord-coréenne KCNA cite Kim Jong-un annonçant "davantage d'exercices de tirs de missiles balistiques à l'avenir avec le Pacifique pour cible". Le tir de mardi a été "un prélude important pour contenir Guam, base avancée de l'invasion", a-t-il dit, et un "lever de rideau" contre les manœuvres militaires que mènent actuellement les armées américaine et sud-coréenne en Corée du Sud.
Pyongyang considère ces exercices militaires réguliers entre Séoul et Washington comme la répétition générale d'une invasion. C'est la première fois que Pyongyang déclare avoir envoyé un missile au-dessus du territoire japonais.
Le missile Hwasong-12 "a traversé le ciel au-dessus de la péninsule d'Oshima, qui se trouve dans l'île d'Hokkaïdo, et du cap Erimo, en suivant la trajectoire préétablie, et a touché avec précision sa cible dans les eaux du Pacifique nord", a écrit l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
Le lancement avait été fixé au mardi 29 août afin de marquer le 107e anniversaire du traité de 1910 entre le Japon et la Corée. Un accord qui a permis à l'État nippon d'exploiter la péninsule coréenne, a indiqué KCNA. En prenant cette décision, Kim Jong-un "a exprimé la rancœur contenue depuis longtemps du peuple coréen" contre "les cruels habitants de l'archipel japonais insensibles au sanglant 29 août", a ajouté l'agence nord-coréenne.
Avec AFP et Reuters