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Un an après le conflit russo-géorgien, le vice-président américain, Joe Biden, est ce mercredi à Tbilissi. À Kiev, il a réaffirmé le soutien des États-Unis à l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan, bien que la Russie s'y oppose.

AFP - Le vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, a assuré mardi qu'un rapprochement russo-américain ne se ferait pas au détriment de l'Ukraine, et que Washington continuerait à soutenir les aspirations euro-atlantistes de Kiev.

"Nous travaillons à la relance de nos relations avec la Russie. Je vous assure que cela ne se fera pas aux dépens de l'Ukraine", a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, à Kiev.

M. Biden, en tournée en Ukraine puis en Géorgie, a pour mission de réaffirmer le soutien américain à ces ex-républiques soviétiques pro-occidentales, deux semaines après la visite du président Barack Obama à Moscou, destinée à "remettre à zéro" les relations russo-américaines.

Le projet d'intégration de l'Ukraine à l'Otan reste d'actualité, malgré l'opposition de la Russie à cette idée, a-t-il martelé. "Si vous choisissez l'intégration euro-atlantique, ce qui est je crois le cas, nous vous soutiendrons fermement", a-t-il dit, sans toutefois prononcer le mot Otan, comme si la question restait virtuelle.

Plusieurs pays de l'Otan, dont la France et l'Allemagne, s'opposent à une entrée rapide de l'Ukraine et de la Géorgie dans l'Alliance, des réticences qui se sont accentuées après la guerre russo-géorgienne d'août 2008.

La Crimée, qui abrite la Flotte russe de la mer Noire dans le sud de l'Ukraine, reste aussi une pomme de discorde entre Moscou et Kiev, toujours susceptible de déboucher sur une crise.

M. Biden a aussi rejeté une nouvelle fois le droit d'ingérence que Moscou continue de revendiquer dans l'ex-Union soviétique. "Nous ne reconnaissons (...) aucune sphère d'influence. Nous ne reconnaissons à personne le droit de vous dicter à quelle alliance appartenir ou quelle relation entretenir", a-t-il lancé.

Le président ukrainien n'a pas caché ses inquiétudes. "Nous vivons dans un monde difficile (..) La meilleure réponse est l'instrument euratlantique", a-t-il insisté.

M. Biden n'a pas non plus ménagé son soutien au président Iouchtchenko, porté au pouvoir par la Révolution orange pro-démocratique en 2004 au grand dam de Moscou qui avait soutenu son adversaire pro-russe.

"Je veux vous remercier pour ce que vous avez commencé et qui a été une source d'inspiration dans d'autres parties du monde, la Révolution orange (...) Votre succès sera le nôtre", a-t-il dit.

Alors que l'Ukraine est plongée dans une grave crise financière et politique, il a aussi appelé M. Iouchtchenko et ses anciens alliés de la Révolution orange, dont le Premier ministre Ioulia Timochenko, à surmonter leurs différends pour sortir le pays de l'ornière.

"Je sais que c'est dur (...)  encore plus en année électorale (...) Mais travailler ensemble, spécialement en période de crise, n'est pas un choix, c'est une nécessité absolue", a-t-il insisté.

M. Iouchtchenko est candidat à sa réélection en janvier 2010 malgré des sondages catastrophiques - le créditant de 3% d'intentions de vote -  qui illustrent la crise de confiance dans lequel le pays est plongé depuis quatre ans.

M. Biden a ensuite rencontré les autres prétendants potentiels à la présidentielle ukrainienne : Mme Timochenko, le pro-russe Viktor Ianoukovitch et l'ancien président du Parlement, Arseni Iatseniouk.

Après l'Ukraine, M. Biden se rendra mercredi en Géorgie où le président Mikheïl Saakachvili est aussi dans une passe difficile depuis sa défaite militaire face à la Russie.

Cité lundi par le quotidien Wall Street Journal, M. Saakachvili, farouche pro-occidental, a d'ailleurs reconnu que les espoirs d'adhésion de la Géorgie à l'OTAN étaient "presque morts" depuis la guerre.