AFP - Un attentat à la voiture piégée a visé, tôt mercredi matin, sans faire de blessés, la gendarmerie de Vescovato, en Haute-Corse, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bastia, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

"L'attentat n'a fait que des dégâts matériels mais il aurait pu tuer. Le fils d'un gendarme, âgé de 20 ans, a été projeté par le souffle de l'explosion sans être touché alors qu'il se rendait à son travail à vélo", a déclaré à l'AFP le directeur de cabinet de la préfecture de Haute-Corse, Antoine Poussier, joint par téléphone sur place.

"Au moment de la déflagration, trois familles se trouvaient dans la gendarmerie, ainsi que sept gendarmes mobiles de l'escadron de Sarreguemines venus en renfort en Corse pour l'été", a-t-il précisé.

Le préfet de Haute-Corse, Jean-Luc Nevache "s'est rendu sur les lieux pour se rendre compte des faits et rencontrer les familles des gendarmes", a ajouté M. Poussier.

Selon ce dernier, "une bouteille de gaz placée dans une voiture volée lundi" serait à l'origine de l'explosion.

L'attentat s'est produit aux alentours de 06H00. Les démineurs se sont rendus sur les lieux. Un périmètre de sécurité a été mis en place.

La voiture avait été placée le long du mur d'enceinte du bâtiment. La structure de la caserne n'a pas été touchée mais des morceaux de métal et des gravats qui auraient pu toucher des passants ou des automobilistes, ont été projetés sur la chaussée de la route reliant Bastia à Porto-Vecchio.

En hiver, à l'heure de l'explosion, cet axe est emprunté par environ 5.000 véhicules/heure, davantage en été.

Les attentats à la voiture piégée sont relativement rares en Corse où les attentats contre les bâtiments des forces de sécurité ou d'autres édifices prennent souvent la forme de mitraillages ou de charges explosives placées directement contre les enceintes.

Un cantonnement de CRS basé à Furiani, non de loin de Bastia, avait toutefois été la cible d'un attentat à la voiture piégée en décembre 2006, sans faire de blessés. Quelques mois plus tôt à Corte (Haute-Corse), en mai 2006, un attentat à la voiture piégée avait également pulvérisé une partie du mur d'enceinte de la gendarmerie, choquant deux militaires.