
Une offensive de l’armée libanaise contre le groupe jihadiste État islamique a débuté samedi matin près la frontière syrienne, dans l’est du Liban. Le Hezbollah a également fait une annonce similaire.
"Au nom du Liban, au nom des soldats libanais kidnappés, au nom des martyrs de l'armée, j'annonce que l'opération ‘l'aube du Jouroud' a commencé’. Le chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a annoncé, tôt samedi 19 août, le début d’une offensive visant les positions du groupe jihadiste État islamique dans l'est du pays, au niveau de la frontière libano-syrienne, où il avait pris pied depuis plusieurs années.
Les soldats doivent notamment viser les environs (Jouroud) de la ville de Ras Baalbek avec des roquettes et des hélicoptères, indique à Reuters une source proche des services de sécurité libanais. Il s’agissait de la dernière zone occupée par des combattants opposés au président syrien Bachar Al-Assad à la frontière libano-syrienne.
Mais en début de semaine, les derniers rebelles syriens présents dans cette région montagneuse avaient été évacués vers la Syrie, après avoir conclu un accord avec leurs adversaires du mouvement chiite politico-militaire libanais Hezbollah.
Opération simultanée du Hezbollah
Allié du régime syrien, le Hezbollah, de son côté, a aussi annoncé le lancement d'une offensive. Celle-ci doit avoir lieu conjointement avec l'armée syrienne contre l'enclave de l'EI dans la même zone frontalière, a rapporté Al Manar, la chaîne de télévision du mouvement chiite libanais. Cet assaut du Hezbollah et de l'armée syrienne est conduit en territoire syrien.
Malgré les annonces quasi simultanées du Hezbollah et de l’armée libanaise, cette dernière a souligné qu'elle ne coordonnait pas ses opérations militaires avec son homologue syrienne.
Le Hezbollah avait lancé le mois dernier une offensive pour éliminer du Jouroud Aarsal toute présence de jihadistes anciennement liés à Al-Qaïda et de rebelles syriens. Le Jouroud Aarsal a été utilisé comme refuge par des militants syriens anti-régime et comme abri pour un nombre indéterminé de réfugiés qui fuyaient les combats en Syrie.
Après six jours de combats, un cessez-le-feu était intervenu au terme duquel un premier contingent de 8 000 personnes, principalement des réfugiés mais aussi des jihadistes, avaient été évacués vers la Syrie.
Selon le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, l'EI contrôlerait une zone estimée d'environ 300 km² à cheval entre Liban et la Syrie, dont environ 140 km² au Liban.
Avec AFP et Reuters