
Plusieurs centaines de policiers ont procédé à l’évacuation du camp de migrants installés dans le nord de Paris, près du centre humanitaire de La Chapelle. La dernière opération similaire avait eu lieu au début de l’été.
Plus de 2 000 d'entre eux ont été évacués. Les migrants installés aux abords du centre humanitaire de La Chapelle dans le nord de Paris ont été délogés, vendredi 18 août peu après 6h du matin, indiquent les préfectures de police et d'Ile-de-France, dans un communiqué.
Cette opération, qui a mobilisé 350 policiers, est la 35e en deux ans dans la capitale. Les migrants présents sur place ont été rassemblés par les policiers puis évacués à bord d'une trentaine de bus, a constaté une journaliste de l'AFP. "On nous a pas dit où on allait", lâche Ali, un Soudanais de 24 ans après s'être placé dans la file d'attente du dispositif de filtrage.
"Pour la sécurité des occupants comme des riverains"
"Ces campements illicites, qui présentent des risques importants pour la sécurité et la santé de leurs occupants comme des riverains, ont fait l'objet d'un arrêté du préfet de Police prévoyant l'évacuation de leurs occupants", expliquent les préfectures qui précisent qu’ils feront "l'objet d'un examen complet et approfondi de leur situation administrative". Ils seront ensuite orientés "dans des structures d'hébergement adaptées à leur situation".
Trois cas de figure sont à prévoir, selon les préfectures : les primo-demandeurs d’asile qui pourront bénéficier du “dispositif national afin de poursuivre leurs démarches en France”, les migrants déjà connus dans un autre État qui -en vertu des Accords de Dublin doit être celui qui instruira leur demande d'asile, et enfin les personnes déboutées ou en situation irrégulière “qui auront vocation à être reconduites à la frontière".
"Plus de 2 000 places d'hébergement ont été prévues, essentiellement en gymnases", a déclaré à l'AFP Didier Leschi, directeur général de l'Ofii. "Un total de 18 gymnases ont été mobilisés pour héberger les migrants", et des agents seront envoyés sur place pour informer les migrants sur les demandes d'asile et le retour, et participer au recensement, a-t-il aussi indiqué.
Près de 3000 personnes déjà évacuées en juillet
La dernière opération d’évacuation à La Chapelle qui avait concerné 2 800 personnes, remontait au 7 juillet. Depuis, plusieurs centaines d'Afghans, Soudanais, Somaliens, Érythréens s'étaient à nouveau installés près du centre humanitaire ouvert depuis novembre dernier.
Les autorités espéraient éviter la réinstallation de migrants sur place pendant l'été, mais les arrivées se sont maintenues au même rythme de 30-50 personnes par jour minimum, beaucoup plus selon certaines associations, et les campements insalubres, disséminés sous l'autoroute ou le long des boulevards extérieurs, se sont vite reconstitués aux alentours du centre humanitaire installé dans le secteur. Trois jours après l'évacuation de juillet, on comptait 200 personnes hors du centre.
Le "plan migrants" présenté par le gouvernement mi-juillet, et qui doit s'accompagner d'un projet de loi en septembre, prévoit plus de 12 000 places d'hébergement pour les demandeurs d'asile et les réfugiés. Dénoncé par les associations comme un "énième ajustement d'une politique sans cap", il prévoit notamment des efforts sur l'intégration et de ramener les procédures de demandes d'asile de 14 à six mois, ainsi qu'un durcissement des renvois pour les déboutés.
Avec AFP