Le Parlement libanais a abrogé, mercredi, l'article 522 du code pénal qui permettait à un violeur d'échapper à une condamnation s'il épousait sa victime. Une pratique qui se produisait surtout dans les zones rurales du pays.
"Il n'est plus possible d'échapper à une condamnation pour un viol et des actes sexuels imposés par la force". Au Liban, l'association Abaad a salué, mercredi 16 août, l'abrogation par le Parlement d'un article décrié du code pénal libanais permettant à un violeur d'échapper à une peine s'il épousait sa victime.
L'article 522 concernait différents crimes comme le viol, dont de mineurs, les agressions, les rapts et les mariages forcés. Il stipulait que si "un mariage valide est contracté entre l'auteur d'un de ces crimes et la victime, les poursuites cessent et si un verdict a déjà été prononcé son application est suspendue".
Today Parliament abolished Article 522!!
Here’s to this victory & much more to come! #522_Abolished #Undressed_522 pic.twitter.com/oXPjOAXJac
"Une victoire pour la dignité des femmes"
En février, sous la pression d'une campagne menée par la société civile, une commission parlementaire avait approuvé la suppression de cet article. Mais elle devait encore être entérinée par le Parlement pour entrer en vigueur. "Félicitations aux femmes du Liban. Le vote d'aujourd'hui est une victoire pour la dignité des femmes", a écrit Abaad sur sa page Facebook.
Il n'existe aucune statistique officielle sur le nombre de violeurs ayant échappé à des poursuites en épousant leur victime, mais selon les ONG, cette pratique se produisait surtout dans les zones rurales du pays. Outre le Liban, deux autres pays arabes – la Tunisie et la Jordanie – ont abrogé cet été des dispositions légales permettant à des violeurs d'échapper aux poursuites s'ils épousaient leur victimes.
Avec AFP