
Le thècle de l'orme, une espèce de papillon, a été récemment immortalisé par un photographe dans un champ écossais. Ce papillon n'avait plus été observé dans le pays depuis 1884.
"Oh, le joli papillon." C'est ce qu'a dû se dire le photographe Iain Cowe, quand, le 9 août dernier, il a croisé la route d'un thècle de l'orme dans la région de Paxton en Écosse. Ce spécimen très rare, aussi appelé "W blanc" en français en raison de la lettre qui se dessine sur ses ailes, n'avait plus été aperçu dans le pays depuis 1884.
White-letter Hairstreak butterfly found in #Scotland for the first time since 1884!
More info: https://t.co/PN6p0XAezs
( Iain Cowe) pic.twitter.com/aoLctuBoqK
— Andrew Cooper (@AndrewCooperBC) 11 août 2017
Ce n'est que la 3e fois qu'un thècle de l'orme est observé en Écosse. La dernière rencontre remonte à 1884, ce qui équivaut donc à un jeu de cache-cache de près de 133 ans pour ce papillon originaire du Royaume-Uni. La fois précédente date, elle, de 1859 – autant dire que chaque occasion de l'apercevoir relève de l'exploit.
Cette nouvelle apparition permet de réinscrire le thècle de l'orme dans la liste des espèces de papillons présentes en Écosse : il y en a donc désormais 34 dans la région." Nous n'avons pas tant d'espèces de papillons que ça en Écosse", explique Paul Kirkland, directeur du Butterfly Conservation Scotland, à la BBC. "En avoir une de plus nous fait vraiment plaisir."
Des retrouvailles de mauvaise augure
La rareté de ce papillon est en fait due à une maladie, la graphiose de l'orme, qui attaque les ormes sur lesquels se nourrissent les chenilles. C'est une épidémie de graphiose a causé le déclin du thècle de l'orme dans les années 1970 dans tout le Royaume-Uni. 2016 ayant été la pire année pour l'espèce selon le Butterfly Monitoring Survey du Royaume-Uni.
"Il y a encore beaucoup d'ormes des montagnes en Écosse, ça lui permettrait de prospérer et se propager"
Pour Paul Kirkland, la réapparition du thècle de l'orme est probablement due au réchauffement climatique : l'espèce, plus présente en Angleterre et au Pays de Galles, monte de plus en plus vers le nord pour rester dans un climat favorable à son développement. Pas question de s'attrister pour les chercheurs qui souhaitent travailler sur la conservation de l'espèce. "Nous avons encore beaucoup d'ormes des montagnes", explique le chercheur, "il y a donc de bonnes chances qu'il prospère et se propage."
Son équipe s'est déjà lancée à la recherche d'une possible colonie de thècles de l'orme en Écosse. Si une telle découverte est faite, elle indiquerait le retour "pour de bon" du fameux papillon au 'W' blanc dans le pays.
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