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Fer, plomb et fruits de mer : la Chine accepte de restreindre ses importations nord-coréennes

Soutien historique de Pyongyang, le gouvernement chinois a annoncé, lundi, la suspension de toutes ses importations nord-coréennes de fer, de plomb et de produits de la mer. Des sanctions activement demandées par l'ONU et Washington.

Après le charbon en février dernier, ce sont désormais importations nord-coréennes de fruits de mer, de fer et de plomb que la Chine s’est résolue à interrompre. L’annonce, qui a été faite lundi 14 août via un communiqué du ministère chinois du Commerce, correspond à la septième salve de sanctions économiques internationales contre la Corée du Nord. Elles ont été adoptées le 5 août dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU, dont la Chine est membre permanent.

Effectives à compter de mardi, les nouvelles sanctions – qui se veulent une riposte au tir par Pyongyang de missiles balistiques intercontinentaux – sont censées priver le pays d'un milliard de dollars de recettes annuelles et de sources cruciales de devises. Principal allié politique de la Corée du Nord, la Chine représente aussi un soutien financier vital pour le régime, comptant notamment pour 92 % des ses exportations.

Sous la pression insistante des États-Unis, et notamment de leur président Donald Trump qui a promis à Pyongyang "le feu et la fureur", le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi avait assuré, après le vote onusien, que son pays allait "appliquer à 100 %, complètement et strictement, la nouvelle résolution".

La Chine prône le dialogue

La suspension des importations de charbon, il y a six mois, avait déjà durement pesé sur l’économie nord-coréenne, ainsi privée d’une source de revenus essentielle : en 2016, la Chine avait importé 22,5 millions de tonnes de charbon de son voisin, pour 1,19 milliard de dollars. La Chine a, toutefois, poursuivi ses achats d’autres produits, important pour 46,7 millions de dollars de poissons et crustacés. Les importations chinoises de minerai de fer nord-coréen s'étaient quant à elles élevés en mai à 13,4 millions de dollars (pour 233 500 tonnes), selon les chiffres les plus récents des douanes.

Tandis que la joute verbale entre Washington et Pyongyang se poursuit, la Chine est partisane d’une résolution du conflit "par le dialogue" et d’un "double moratoire". Il s’agirait, d’un côté, de l’arrêt des essais nucléaires et balistiques nord-coréens. De l’autre, celui des manœuvres militaires conjointes des États-Unis et de la Corée du Sud.

Les pourparlers à six, impliquant les deux Corées, le Japon, la Russie, la Chine et les États-Unis, sont interrompus depuis 2009.

Avec AFP