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"Oeufs contaminés, un scandale européen"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 8 août, le scandale des œufs contaminés, le débat sur la vaccination obligatoire. Le travail du pôle français spécialisé dans les crimes de guerre. Et des militants mobilisés contre les touristes en Espagne.

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Au menu de cette revue de presse française, l’annonce, hier soir, par le ministère de l’Agriculture, de la découverte d’un insecticide dans plusieurs lots d’œufs provenant de l’étranger.
Après avoir affirmé dans un premier temps que la France n’était pas concernée, le ministère a finalement annoncé que 13 lots d’oeufs contaminés en provenance des Pays-Bas avaient été livrés dans l’Hexagone «entre le 11 et le 26 juillet». D’après le Parisien, les autorités sanitaires ne sont toutefois pas encore en mesure de dire si les produits à base d’œufs incriminés, des pâtisseries et des plats préparés, se sont retrouvés dans le commerce. Le journal rappelle l’origine de cette affaire: la découverte dans certains œufs néerlandais et allemands d’une taux trop élevé de fipronil, un insecticide interdit dans le traitement des animaux de la chaîne alimentaire par l’Union européenne, car dangereux pour le foie, les reins et la thyroïde.
Comment cet insecticide s’est-il retrouvé dans les supermarchés? D’après le Parisien, qui cite la presse allemande, une société basée aux Pays-Bas, aurait vendu à des éleveurs néerlandais et allemand un antiparasitaire contenant illégalement du fipronil, après s’être fourni auprès d’un distributeur belge de produits chimiques, soupçonné d’avoir commandé à une usine roumaine un médicament pour animaux contenant du fripronil mélangé à cet antiparasitaire. Otre-Rhin, le ministre de l’Agriculture a accusé «quelqu’un» d’avoir «clairement procédé, avec une énergie criminelle, pour frelater des œufs avec un produit interdit», en pointant du doigt la Belgique et les Pays-Bas. Le Parisien évoque un scandale «à l’échelle européenne», qui concernerait pour le moment sept pays de l’UE, où des millions d’œufs ont été rappelés et détruits – notamment, donc, aux Pays-Bas, où l’affaire a éclaté et où 180 élevages ont été bloqués, 300 000 poules abattues.
Egalement dans cette rubrique santé, la décision du gouvernement, début juillet, de rendre onze vaccins obligatoires – contre trois actuellement. Face à la polémique suscitée par cette annonce, le ministère de la Santé dit étudier la possibilité d’une clause permettant aux parents de s’opposer à cette obligation, selon la Croix. Le journal revient longuement sur ce qu’il présente comme un «dossier explosif» dans l’Hexagone, où les opposants au projet du gouvernement sont très mobilisés, notamment sur les réseaux sociaux. Certains de ces opposants disent ne pas être opposés à la vaccination obligatoire, mais assurent plutôt vouloir dénoncer un «geste politique autoritariste», «dans un contexte de « soupçons sur les effets indésirables des combinaisons de vaccins et de leurs adjuvants», qui sont destinés à améliorer la réponse immunitaire de l’organisme. Un discours face auquel il faudrait rester prudent, selon la sociologue Jocelyne Raude, qui évoque «le changement radical de la perception des risques sanitaires dans les pays développés», où «un nombre croissante d’individus» considèrent que «le risque vient (d’abord) de la société elle-même et du développement techno-scientifique». Si la question reste très polémique en France, elle fait aussi débattue ailleurs en Europe, notamment en Roumanie, où les autorités ne parviennent pas à endiguer une épidémie de rougeole, au point que le gouvernement dit vouloir sanctionner les parents réfractaires. Depuis septembre 2016, cette épidémie a déjà touché plus de 8400 personnes et causé 32 décès.
A noter aussi ce matin, l’enquête de Libération sur le travail du pôle français spécialisé dans les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, qui enquête, notamment, sur les actions en Syrie. Alors que Carla Del Ponte, la responsable de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, vient de faire part publiquement de son découragement et de démissionner, Libé s’interroge sur les «moyens d’action limités» et les «obstacles diplomatiques» auxquels se heurterait le pôle spécialisé du parquet de Paris, créé en 2012, et chargé, également, des poursuites en France dans le cadre du génocide rwandais. Alors que les dossiers sur la Syrie s’accumulent, Libé s’inquiète des «lenteurs, de l’inertie, des pressions, et du découragement» auxquels seraient soumis les magistrats – «Bachar El Assad sera-t-il jugé un jour? Il ne faudrait surtout pas renoncer à cette idée».
Tout autre chose, pour terminer. La mobilisation, en Espagne, de groupes se disant anticapitalistes – qui ont décidé de s’en prendre aux touristes. Des militants ont malmené, depuis le début de l’été, des visiteurs à Barcelone, à Valence et à Majorque, au motif que leur afflux massif transforme ces villes, rendent la vie chère et poussent les habitants à s’exiler. Attaques de boutiques de location de vélos, lancers de confettis sur les touristes en terrasse, manifestations, «même si ces événements ne sont que le fait d’une extrême minorité, la caisse de résonance est bien supérieure aux actes de vandalisme eux-mêmes», analyse Libération, en évoquant «un ras-le-bol généralisé en Espagne et dans bien d’autres pays européens». Le journal rappelle aussi la dépendance de l’Espagne au secteur touristique: lors du premier semestre de cette année, plus de 36 millions de personnes ont visité le pays, et dépensé plus de 37 milliards d’euros.
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