Au Venezuela, au moins dix personnes ont trouvé la mort dimanche, lors de violences liées à la tenue du vote d'une assemblée constituante. Le taux de participation de ce scrutin boycotté par l'opposition a été de 41,53 %.
Rassemblements, barricades, homicides : c’est dans un véritable climat insurrectionnel que moins de la moitié des électeurs vénézuéliens se sont rendus aux urnes, dimanche 30 juillet, pour élire l'Assemblée constituante voulue par le président socialiste Nicolas Maduro. Huit millions de personnes, soit seulement 41,53 % des électeurs du pays, ont pris la peine de se déplacer, selon le Conseil national électoral (CNE).
Le vote était boycotté par l’opposition, qui contrôle le Parlement et accuse le chef de l’État de vouloir mettre en place une véritable dictature. Elle conteste l'estimation annoncée par le pouvoir, affirmant que le taux de participation n'a été que de 12 %.
Les manifestations contre la tenue du scrutin ont été émaillées de violence et au moins dix personnes ont trouvé la mort lors des dernières 24 heures, selon le parquet.
Un candidat à la Constituante a été abattu chez lui dans la nuit de samedi à dimanche à Ciudad Bolivar (sud-est), José Felix Pineda, un avocat de 39 ans. Et un dirigeant de l'opposition, Ricardo Campos, 30 ans, a été tué par balle durant une manifestation dans l'État de Sucre (nord-est).
En outre, entre samedi et dimanche, quatre personnes, dont deux adolescents et un militaire, sont mortes dans l'État de Tachira, trois hommes dans celui de Merida, un dans celui de Lara, un autre dans celui de Zulia.
???????? #Venezuela : les pleins pouvoir pour #Maduro ? (@visactu) pic.twitter.com/YnDpjfYk4c
— B3infos (@B3infos) 30 juillet 2017Opposants et forces de l'ordre se sont affrontés dimanche à Cararas et dans d'autres villes du pays, à coups de balles en caoutchouc et bombes de gaz lacrymogènes contre jets de pierre et cocktails Molotov, lors de batailles rangées parfois meurtrières. Les affrontements ont continué pendant une bonne partie de la journée de dimanche dans la capitale, où des opposants masqués ont dressé des barricades afin de bloquer les routes. Une explosion a blessé quatre policiers lors d’affrontements avec des manifestants sur une avenue du quartier chic d'Altamira.
L'élection de l'Assemblée constituante survient alors que le pays est au bord de l'effondrement économique. Les nouvelles violences portent à plus de 120 morts le bilan de quatre mois de mobilisation pour réclamer le départ de Nicolas Maduro les adversaires du régime chaviste ont appelé à manifester à nouveau lundi et mercredi, jour de la mise en place de cette Assemblée, qui, selon eux, ne va servir qu'à renforcer les pouvoirs du chef de l'État et à le maintenir en place.
Avec AFP et Reuters