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Le Venezuela organise dimanche l'élection d'une nouvelle assemblée constituante alors que le pays est toujours en proie à des manifestations antigouvernementales et à des violences. L'opposition a décidé de boycotter le vote.
Les électeurs vénézuéliens doivent choisir dimanche 30 juillet les 545 membres d’une assemblée constituante, présentée par le président Nicolas Maduro comme le meilleur moyen d'apaiser ce pays de 30 millions d'habitants ébranlé par la contestation depuis avril.
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Les Vénézuéliens auront le choix entre plus de 6 100 candidats, tous membres du Parti socialiste et ses alliés. Les élus siègeront à partir du 2 août et remplaceront l’ancienne assemblée, élue en 2015 et dominée par l’opposition. Nicolas Maduro, qui a voté dès 6 h du matin, présente ce scrutin comme le meilleur moyen d’apaiser ce pays de 30 millions d’habitants et de mettre fin à ce qu’il appelle une "insurrection armée".
Le parquet vénézuélien a annoncé dimanche que l’un des candidats à l'Assemblée constituante, José Felix Pineda, avait été tué par balle lors d’une attaque de son domicile dans la nuit de samedi à dimanche. Ce meurtre quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote souligne le contexte de forte tension dans lequel prend place cette élection.
Après avoir échoué à arrêter ce projet par ses manifestations, grèves et barrages, l'opposition, qui boycotte le scrutin, a appelé à un rassemblement massif dimanche à Caracas et à dresser des barricades dans tout le pays, bien que le gouvernement ait menacé d'emprisonner ceux qui feraient obstacle au scrutin. "Cette fraude constitutionnelle et électorale est la plus grave erreur historique qu'ait pu commettre Maduro", a affirmé le député Freddy Guevara, au nom de la coalition Table de l'unité démocratique (MUD).
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Quatre mois de contestation
Premier exportateur de pétrole d’Amérique, le Venezuela traverse une grave crise économique depuis la chute des cours du brut. L’inflation galopante prive les Vénézuéliens de produits du quotidien mais aussi de médicaments. Selon le Fonds monétaire international (FMI), elle atteint cette année 720 %.
Depuis le mois d’avril, le pays est secoué par un mouvement de contestation réprimé avec violence. Plus de 115 personnes sont mortes dans des manifestations.
Le 29 mars dernier, c’est la décision de la Cour suprême de supprimer le pouvoir législatif du Parlement qui met le feu aux poudres. L’opposition dénonce un coup d’État et des heurts éclatent entre pro et anti-Maduro. La Cour annule finalement sa décision, mais les premiers morts début avril font monter la tension et les manifestations se multiplient. Le 1er mai, Nicolas Maduro annonce son intention de faire élire une assemblée constituante.
Malgré les protestations et condamnations de l’opposition mais aussi d’une procureure chaviste, Luisa Ortega, le gouvernement ne renonce pas à son projet.
Condamnations internationales
Le 27 juin, la police vénézuélienne tire des grenades depuis un hélicoptère sur le bâtiment de la Cour suprême. Le 5 juillet, des partisans de Nicolas Maduro répondent en faisant irruption dans le Parlement et prennent les députés en otages. Plusieurs d’entre eux sont blessés.
Le 16 juillet dernier, la création de l’assemblée constituante a été rejetée par plus de 7t millions de Vénézuéliens à l'occasion d'un référendum officieux organisé par l'opposition.
Plusieurs pays ont déjà annoncé qu’ils ne reconnaitraient pas les résultats du scrutin de dimanche. Les États-Unis, premier marché pour l'industrie pétrolière du Venezuela, ont sanctionné cette semaine 13 responsables de Caracas et promettent d'autres mesures de rétorsion économiques après le vote.
Avec AFP et Reuters