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Grève générale au Venezuela : deux morts, dont un adolescent, dans les manifestations

Au moins deux personnes, dont un adolescent de 16 ans, sont mortes dans des manifestations organisées dans le cadre de la grève contre le président vénézuélien, Nicolas Maduro. Ces décès portent à 105 le nombre de morts depuis avril.

Un jeune homme de 16 ans est décédé, mercredi 26 juillet, durant une manifestation à Caracas, lors de la grève générale lancée par l'opposition contre le président du Venezuela, Nicolas Maduro, et son projet d'Assemblée constituante.

L'adolescent, dont l'identité n'a pas été révélée, est la seconde victime enregistrée lors de la première journée de grève. Son décès porte à 105 le nombre de morts depuis le début des manifestation anti-Maduro début avril.

"Il semble avoir été blessé durant une manifestation à Pentare", un quartier populaire de l'est de la capitale vénézuélienne, a indiqué le ministère public. Plus tôt dans la journée, le Parquet avait confirmé la mort d'un homme de 30 ans, Rafael Vergara, blessé mortellement par balle dans une "situation irrégulière" entre des manifestants et des militaires dans l'état de Merida.

L'appel à la grève, lancé pour 48 heures, a été suivi à 92 % à travers le pays au cours des premières 24 heures, a estimé, mercredi, la Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l'opposition à l'origine du mouvement. Les principales centrales syndicales ont apporté leur soutien à la mobilisation. "La tentative de grève générale indéfinie a été vaincue", a assuré à l'inverse Nicolas Maduro.

"Répression"

Après les 48 heures de grève qui doivent s’interrompre jeudi soir, l'opposition a convoqué une grande marche à Caracas, vendredi, et boycottera, dimanche, l'élection des 545 membres de la Constituante.

Les antichavistes (du nom d'Hugo Chavez, ex-président dont Nicolas Maduro est l'héritier) voient dans ce projet de réécrire la Constitution un moyen pour le président de se cramponner au pouvoir, de contourner le Parlement élu, où l'opposition est majoritaire, et d'éviter l'élection présidentielle de fin 2018. Quelque 70 % des Vénézuéliens sont opposés à cette assemblée constituante, selon l'institut de sondage Datanalisis.

Le dirigeant de l'opposition Henrique Capriles a appelé les Vénézuéliens à "donner le tout pour le tout" lors de la grève et de la marche de vendredi. "Maduro veut isoler le Venezuela du monde démocratique", a-t-il averti. Autre figure de l'opposition, Leopoldo Lopez, a exhorté mercredi les militaires à désavouer le projet d'Assemblée constituante du président Nicolas Maduro. "Je vous invite à ne pas être complices de l'anéantissement de la République, d'une fraude constitutionnelle, de la répression", a déclaré dans une vidéo diffusée sur Twitter, le fondateur du parti Volonté populaire, sorti de prison le 8 juillet après trois ans et cinq mois de détention.

Mi mensaje al bravo pueblo de Venezuela. Sigamos en las calles hasta alcanzar nuestra libertad! https://t.co/iPJATu1NMJ

— Leopoldo López (@leopoldolopez) 26 juillet 2017

Sur le terrain, de nombreuses rues étaient bloquées, des commerces fermés, principalement dans le sud-est et l'est de la capitale vénézuélienne, bastions traditionnels de l'opposition. À Bello Campo, dans l'est de Caracas, de violents heurts se sont poursuivis jusque tard dans la nuit. Une pluie de cailloux, de bouteilles et d'objets a été jetée depuis des immeubles sur un contingent militaire.

Avec AFP