Les États-Unis ont adopté mardi de nouvelles sanctions contre l'Iran en réaction à son programme de missiles balistiques. Mais contrairement à la promesse de campagne de Trump, l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 est conservé.
Les États-Unis ont adopté mardi de nouvelles sanctions contre l'Iran en réaction à son programme de missiles balistiques. Washington a décidé cependant de ne pas sortir de l'accord international de 2015 sur le programme nucléaire de la République islamique, contrairement à la promesse de campagne de Donald Trump.
Les nouvelles sanctions juridiques et financières du département d'État et du Trésor ciblent 18 personnes et entités iraniennes liées aux missiles balistiques et au corps des Gardiens de la révolution, armée d'élite de la puissance chiite.
"Les États-Unis demeurent profondément préoccupés par les activités pernicieuses de l'Iran au Moyen-Orient qui sapent la stabilité, la sécurité et la prospérité de la région", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert. Elle a dénoncé "le soutien continu de l'Iran à des groupes terroristes tels que le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique palestinien qui menacent Israël et la stabilité au Moyen-Orient".
Bilan monstrueux en matière de droits de l'Homme
Le département d'État a de son côté fustigé Téhéran pour son "appui déterminé" au président syrien Bachar al-Assad et aux rebelles Houthis au Yémen. En outre, la diplomatie américaine réclame la "libération immédiate de tous les Américains injustement détenus en Iran", dont le dernier en date, Xiyue Wang, un doctorant condamné ce week-end à dix ans de prison pour "infiltration". Enfin, Washington, qui n'a plus de relations diplomatiques avec Téhéran depuis 1980, l'a condamné pour son "bilan monstrueux en matière de droits de l'Homme".
Du côté du nucléaire, le département d'État a réaffirmé mardi que le secrétaire d'État Rex Tillerson avait "certifié" la veille au soir auprès du Congrès que l'Iran "respectait" les termes de l’accord en vigueur depuis le 16 janvier 2016, et que l'administration continuerait donc à lever les sanctions qui y sont directement liées.
Donald Trump s'est pour l'instant bien gardé de sortir de cet accord majeur pour la diplomatie mondiale et la non prolifération. Un compromis négocié pendant trois ans, après des crises qui avaient failli conduire à une guerre dans les années 2000. L'imprévisible milliardaire ne veut pas risquer de se mettre à dos les autres pays signataires.
En outre, l'autorité onusienne de surveillance du JCPOA, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), avait félicité en juin l'Iran pour le respect de ses engagements (démantèlement des deux tiers de ses centrifugeuses, renoncement à 98 % de son stock sensible d'uranium et bétonnage du coeur de son réacteur à eau lourde).
Réaction de Téhéran
Mais, stratégiquement, le président Trump a pris le contre-pied de Barack Obama : il a resserré les rangs avec l'Arabie saoudite sunnite et Israël et appelé à "isoler" le rival iranien chiite.
Ce qui a fait dire à Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne de passage à l'ONU à New York, que les États-Unis envoyaient des "signaux contradictoires" sur leur respect de l'accord à long terme. Interrogé par la télévision du Qatar Al-Jazeera, Javad Zarif a même accusé l'administration Trump d'avoir pris "des sanctions illégales dans le but d'empoisonner le climat international".
À Téhéran, la diplomatie iranienne a promis en représailles qu'elle allait "sanctionner de nouveaux individus et entités américains ayant agi contre le peuple iranien et d'autres peuples musulmans de la région". Et le Parlement iranien a ouvert une procédure pour voter une loi de renforcement du programme balistique et de la force Qods des Gardiens de la révolution, pour lutter les actions "terroristes" et "l'aventurisme" de Washington.
Avec AFP