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Une employée demande un congé pour sa santé mentale, son boss la félicite pour avoir osé briser le tabou

S'absenter de son travail pour bronchite aiguë, c'est chose commune. Mais demander un repos parce qu'on estime être dans un état de vulnérabilité mentale, c'est moins facile à assumer. Pourtant, la fatigue mentale ne vaut pas moins qu'un rhume.

En période d'essai l'année dernière, une amie à moi m'a avoué qu'il lui était impossible de parler de ses crises d'angoisse à son nouvel employeur. Elle les déguisait donc en maux de ventre intempestifs pour pouvoir quitter le bureau plus tôt. "T'imagines, ils ne m'auraient jamais gardé s'ils pensaient avoir à faire à une personne qui leur ferait constamment faux bond... Pourtant, je me soigne et je vais mieux, comme dans une maladie classique".

Car souvent, la fragilité mentale a moins bonne presse que les maladies infectieuses. Parce qu'on parle moins fréquemment, elles s'accompagnent souvent d'une pudique honte. Qui oserait ouvrir son intimité et admettre auprès de ses collègues qu'il a besoin d'un peu de répit pour revenir en forme au bureau ? Tandis qu'il est communément accepté qu'avoir de la fièvre nous flanque au lit, il est moins assumé d'avouer qu'on est mentalement épuisé par le travail. Entre autres, parce que dans l'imaginaire collectif, les week-ends et les vacances ont déjà cette fonction de nous reposer l'esprit.

Madalyn Parker, développeuse américaine en proie à quelques troubles d'anxiété, ne s'est pas embarrassée d'un mensonge. Face à un épisode de fatigue mentale, l'employée a préféré être honnête avec son équipe.

"Tu es un exemple pour nous tous"

"Je vais rester à la maison aujourd'hui et demain pour m'occuper de ma santé mentale. J'espère être de retour la semaine prochaine pour être à nouveau à 100 % au taquet", écrit-elle dans cet échange d'e-mails qu'elle a partagé sur Twitter. "Hey Madalyn, je tenais à te répondre personnellement pour te remercier d'envoyer ce genre d'e-mails. À chaque fois que tu le fais, je prends ça comme un rappel de l'importance d'utiliser ses repos maladie pour sa santé mentale. Je n'en reviens pas que cela ne soit toujours pas une pratique commune dans toutes les organisations. Tu es un exemple pour nous tous et ton attitude nous permet de briser ce tabou afin d'être entièrement nous-même au travail", lui a envoyé son supérieur, Ben Congleton.

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Le tweet de Madalyn Parker a été partagé plus de 30 000 fois et a généré un certain nombre de réactions. "Dans mon ancien taf, j'avais posé un arrêt maladie pour me reposer mentalement et tout ce que j'ai eu, c'est un comportement passif-agressif sur ce que notre entreprise faisait déjà en matière de plan santé", a répondu une autre internaute. "Quelle est la différence avec les vacances, qui ont aussi le mérite de permettre le repos mental ?", s'est interrogé un autre. Ce à quoi à Madalyn Parker a répondu qu'il était important de pouvoir dissocier les deux : les vacances pour le plaisir, et le repos mental pour ajuster son état pour se sentir bien au quotidien.

Devant le débat généré, le CEO de l'entreprise Ben Congleton a décidé de développer sa pensée dans un post Medium publié le 6 juillet. "Nous sommes en 2017. Je trouve ça incroyable que parler de santé mentale au travail soit encore controversé tandis qu'un salarié américain sur 6 est suivi médicalement pour cela", écrit-il.

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