Les négociations inter-chypriotes qui se tenaient en Suisse depuis le 28 juin étaient considérées comme la meilleure chance depuis longtemps pour mettre un terme aux divisions de l'île méditerranéenne depuis 1974.
"Je suis profondément déçu de vous informer que malgré l'engagement et la détermination de toutes les délégations et des différentes parties sur place (…), la Conférence sur Chypre s'est conclue sans parvenir à un accord", a annoncé vendredi 7 juillet le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.
Hébergées en suisse depuis le 28 juin, sous l'égide de l'ONU, ces négociations inter-chypriotes étaient considérées comme la meilleure chance depuis longtemps pour mettre un terme à la division de l'île méditerranéenne. Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île, en réaction à un coup d'État qui visait à rattacher le pays à la Grèce et qui avait suscité une vive inquiétude dans la minorité chypriote turque.
Depuis, la République de Chypre, admise au sein de l'Union européenne en 2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud où vivent les Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs habitent eux la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara, où la Turquie stationne quelque 35 000 soldats. C'est cette présence militaire qui représente la principale pierre d'achoppement d'un accord.
"Une grande distance entre les délégations"
Antonio Guterres lui-même avait semblé très optimiste quand il avait rejoint pour la première fois la table des discussions, la semaine dernière. Il avait alors parlé de discussions "hautement productives" et avait pressé les rivaux chypriotes de saisir "une occasion historique de parvenir à un accord équilibré pour un conflit qui a divisé Chypre depuis de trop nombreuses décennies".
Mais le ton avait ensuite vite changé, et le secrétaire général de l'ONU est revenu en Suisse jeudi matin pour tenter de débloquer une situation apparemment tendue. Après avoir fait durer ces négociations jusqu'aux premières heures de vendredi et son départ pour le G20 à Hambourg en Allemagne, le patron de l’ONU a cependant dû reconnaître que les discussions étaient toujours dans l'impasse. "Il était évident qu'il y avait toujours une grande distance entre les délégations sur un certain nombre de questions, et un accord n'était pas possible", a-t-il ajouté, sans plus de précision.
"Mais cela ne signifie pas que d'autres initiatives ne peuvent pas être organisées afin de régler cette question chypriote", selon lui.
Avec AFP