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Le Qatar a donné sa réponse aux demandes de l'Arabie saoudite et de ses alliés

Le Qatar a remis lundi sa réponse officielle à la liste de demandes de l'Arabie saoudite et de ses alliés, qui doivent décider mercredi du maintien ou de la levée des sanctions contre lui.

Le Qatar a remis lundi 3 juillet au médiateur koweïtien sa réponse aux exigences de ses voisins du Golfe et de l'Égypte mais sa teneur demeure jusqu'alors inconnue. Ces derniers somment l'émirat de cesser son soutien à des mouvements jugés "terroristes" et de prendre ses distances avec l'Iran sous peine d'isolement durable.

La réponse sera examinée avec "minutie", a indiqué le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir. L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte vont décider mercredi du maintien ou de la levée des sanctions contre Doha lors d'une réunion de leurs ministres des Affaires étrangères au Caire.

"Nous espérons une réponse positive pour pouvoir résoudre la crise", a déclaré Adel al-Jubeir, en ajoutant que les mesures prises contre le Qatar étaient destinées à le faire changer de politique, une "politique qui lui nuit ainsi qu'aux pays de la région".

Date butoir prolongée

Les quatre pays arabes adversaires de Doha ont accepté de prolonger de 48 heures la date butoir fixée à leur rival pour se plier à leurs 13 demandes, affirmant répondre à une requête du Koweït qui tente de mettre fin à la crise sans précédent dans le Golfe. Leur premier ultimatum se terminait dimanche à minuit.

Avant de remettre sa réponse au Koweït, Doha avait rejeté implicitement la liste de demandes - fermeture de la télévision Al Jazeera et d'une base militaire turque, réduction des relations avec l'Iran - en la jugeant maximaliste et attentatoire à sa souveraineté. Le contenu de la réponse du Qatar, remise à l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, n'a pas été révélé.

La crise a éclaté le 5 juin quand Ryad et ses alliés ont rompu avec l'émirat gazier, l'accusant de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival régional du royaume saoudien, qui est le chef de file de l'islam sunnite. Doha a rejeté ces accusations et a refusé de se faire dicter sa politique étrangère.

Les avocats internationaux engagés par le Qatar ont dénoncé, dans un communiqué publié lundi, des actes de l'Arabie saoudite et de ses alliés qui ont "historiquement abouti à la guerre". Les demandes de ces pays sont une "violation flagrante" du droit international, affirment les avocats Desmond de Silva et Rodney Dixon.

Appel au dialogue

Le Conseil de sécurité de l'ONU estime que la crise entre le Qatar et ses adversaires doit être résolue par des discussions entre les pays concernés, a déclaré lundi l'ambassadeur de Chine à l'ONU, dont le pays préside le Conseil de sécurité en juillet.

"La meilleure manière" de sortir de la crise "serait que les pays concernés élaborent une solution à travers le dialogue et des consultations entre eux", a dit l'ambassadeur, Liu Jieyi, laissant entendre que le Conseil de sécurité n'avait pas l'intention de s'impliquer dans la résolution de la crise.

L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, est attendu à Paris "à la fin de l'été" pour évoquer la crise du Golfe avec le président français Emmanuel Macron, a annoncé lundi la présidence française.

Avec AFP et Reuters