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Devant le Congrès à Versailles, Emmanuel Macron détaille sa "révolution" des institutions

Emmanuel Macron a prononcé, lundi, un discours très attendu devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, dans lequel il a fixé le "sens" de son quinquennat et annoncé sa volonté de "changer" les "institutions".

Le visage grave, le verbe précis, Emmanuel Macron a pris la parole devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, pour définir les priorités de sa présidence en invoquant "l’amour de la patrie" au début d’un discours qui durera une heure et demie.
Le président a exprimé sa volonté d’appliquer un "projet ambitieux de transformation du pays", en respectant trois principes de gouvernance : efficacité, représentativité et responsabilité.

Pour ce faire, il a annoncé son intention de "changer" les institutions, en menant une "transformation résolue et profonde tranchant avec les années immobiles et les années agitées", selon ses termes.

Emmanuel Macron a affirmé vouloir ainsi répondre aux attentes d’un peuple, qui "demande une voie radicalement différente" et qui a fait le "choix d’un pays qui reparte de l’avant".

"Ce mandat du peuple que nous avons reçu, quel est-il ? Pour le savoir, il faut sortir de ce débat de faux procès, il faut retrouver de l’air, de la sérénité, de l’allant", a-t-il expliqué.

Réduction d'un tiers des parlementaires et "une dose de proportionnelle"

Concernant le détail de la politique qu’il entend mener, Emmanuel Macron a rappelé qu’elle avait été "fixée" pendant la campagne. "Les engagements seront tenus, les réformes seront conduites. Le Premier ministre, Édouard Philippe, que j’ai nommé afin qu’il soit le dépositaire à la tête du gouvernement en présentera la mise en œuvre dans son discours de politique générale", a-t-il indiqué.

Au sujet de la réforme des institutions, le chef de l’État a affirmé vouloir "retisser entre les Français et la République le rapport qui s'est dissous dans l'exercice mécanique du pouvoir".

Pour y parvenir, Emmanuel Macron a réaffirmé son intention de réduire d’un tiers le nombre de parlementaires, "une réforme indispensable" selon lui, destinée à donner "plus de moyens et de poids" aux représentants du peuple. "Un Parlement moins nombreux mais renforcé dans ses moyens, c’est un Parlement où le travail devient plus fluide avec des collaborateurs mieux formés plus nombreux".

Il ajouté qu’il entendait ajouter une dose de proportionnelle lors des élections législatives. "La représentativité reste un combat inachevé dans notre pays. Je proposerais ainsi que le Parlement soit élu avec une dose de proportionnelle pour que toutes les sensibilités y soient justement représentées".

Il a également annoncé son intention de limiter dans le temps les mandats parlementaires."Il s'agit là de la clef de voûte d'un renouvellement qui ne se produira pas sous la pression de l'exaspération citoyenne mais deviendra le rythme normal de la respiration démocratique. Les parlementaires eux-mêmes verront dans leur mandat une chance de faire avancer le pays et non plus la clé d'un cursus à vie", a-t-il souligné.

Des réformes soumises au référendum "si nécessaire"

Emmanuel Macron a fait part de sa volonté de refonder le Conseil économique social et environnemental (CESE), de réviser le droit de pétition pour mieux prendre en compte l'expression directe des Français, et de supprimer la Cour de justice de la République (CJR). "Les ministres eux-mêmes doivent rester comptables de leurs actions. Nos concitoyens ne comprennent plus que seuls les ministres pourraient disposer d’une juridiction d’exception", a-t-il expliqué.

Et d’ajouter au sujet de la séparation des pouvoirs censée garantir l’indépendance "pleine et entière" de la justice : "Je souhaite que nous accomplissions enfin la séparation de l'exécutif et du judiciaire en confortant le rôle du conseil supérieur de la magistrature. Je demanderai à Mme la garde des Sceaux, aux ministres compétents et aux présidents des deux chambres de me faire à l’automne des propositions concrètes permettant d’atteindre cet objectif".

Emmanuel Macron a également confirmé devant le Parlement qu'une "conférence des territoires" serait organisée "bientôt" sous l'égide du Premier ministre Edouard Philippe, afin de "conclure avec nos territoires de vrais pactes girondins" de décentralisation. Cette conférence était une promesse de campagne du chef de l'État, avec une réunion prévue tous les six mois.

Le président Macron qui veut "parachever" sa réforme des institutions "d'ici un an", a précisé que l’ensemble de ces réformes seront soumises au vote des parlementaires, et "si nécessaire", à l’avis du peuple, par voie de referendum.