Marine Le Pen, présidente et députée du Front national, a été mise en examen vendredi pour abus de confiance dans l'enquête sur les assistants parlementaires d'eurodéputés frontistes.
Marine Le Pen a été mise en examen vendredi 30 juin pour abus de confiance dans le dossier des assistants parlementaires européens du Front national (FN), a annoncé une source judiciaire. La décision fait suite à une audition de la dirigeante et députée d'extrême-droite au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.
Convoquée en début d'après-midi, elle a été mise en examen pour "abus de confiance en sa qualité de député européenne courant 2009-2016, pour utilisation des fonds du Parlement européen pour Mme Griset et pour M. Legier", deux des assistants parlementaires en question, précise la même source.
Elle est également mise en examen pour complicité d'abus de confiance courant 2014-2016, en sa qualité de présidente du FN.
Recours
Selon son avocat Rodolphe Bosselut, elle "a contesté formellement" les griefs qui lui sont faits lors de son audition et "fait connaître qu'elle saisirait dès lundi la chambre de l'instruction d'un recours contre sa mise en examen, en considération de la violation du principe de séparation des pouvoirs". "En raison du caractère fondamental de cette question posée, une demande de suspension de l'instruction sera également introduite", ajoute Rodolphe Bosselut.
Jusqu'ici, la patronne du FN avait refusé de rencontrer les juges : elle avait mis en avant son immunité d'eurodéputée pour rejeter une première convocation le 10 mars, puis indiqué qu'elle répondrait favorablement à leur demande après les élections présidentielle et législatives.
Les magistrats cherchent à déterminer si le Front national a mis en place un système généralisé pour rémunérer ses permanents avec des crédits de Bruxelles, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés, mais sans que leur travail ait un lien avec les activités du Parlement européen.
Dix-sept élus FN européens, dont Marine Le Pen et son père Jean-Marie Le Pen, sont visés par l'enquête en France, ouverte en 2015, qui porte sur au moins une quarantaine d'assistants. Le Parlement européen estime à près de cinq millions d'euros le préjudice potentiel qu'il a subi du fait de ce système.
Avec Reuters et AFP