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David Marcus, responsable de Facebook Messenger : "Messenger Day et Instagram Story ne se cannibalisent pas"

Lundi, le vice-président en charge des produits Messenger, David Marcus, a profité de son passage à Paris pour annoncer des nouveautés dans la section vidéo de la plateforme. De notre côté, on a pu aborder avec lui quelques sujets plus... fâcheux.

C'est sur le balcon des locaux parisiens de Facebook que le vice-président en charge des produits Messenger, David Marcus, a dévoilé les nouvelles fonctionnalités, plutôt gadget, du service de messagerie aux 1,2 milliards d’utilisateurs.

Depuis hier, Messenger s’est donc doté de nouvelles options en vidéo : les réactions sont ainsi disponibles pour les conversations à deux ou en groupe, tout comme les réactions animées, les filtres en réalité augmentée et autres effets. Par ailleurs, les captures d’écran lors d’une conversation vidéo sont désormais possibles. 

Vous nous avez annoncé, lors de la dernière conférence F8 de Facebook, que plus de 100 000 bots étaient aujourd’hui actifs sur Messenger. Toutefois, on est loin d’avoir le sentiment qu’ils font partie de nos outils du quotidien, du moins en France. Avez-vous des chiffres liés à l’usage de ces bots par vos utilisateurs ?  

Je vous rassure, ils ne sont pour l’instant rentrés dans les usages nulle part dans le monde. Faire appel à un bot n’est pas devenu une habitude quotidienne, et c’est normal car jusqu’ici, nous n’avions pas encore créé de plateforme pour "référencer" ces expériences. Mais on est en train de finaliser cet espace dans l’application aux États-Unis [Discover Tab, ndlr.], et il arrivera bientôt en France. D’ailleurs, quand on parle de bots, les consommateurs ne comprennent pas toujours de quoi il s’agit. C’est un terme que je préfère réserver aux développeurs. Ce que j’aime dire, c’est qu’on a "des services" sur Messenger, ça parle plus aux gens. Lorsqu’on a un problème avec un billet d’avion, on n’est plus obligé de passer trois heures à attendre de pouvoir parler à quelqu’un au téléphone, on interpelle directement à l’écrit la compagnie. Les voilà, les vraies solutions, qu’on les nomme "bot" ou autrement.

Mais il faut être honnête, ce n’est pour l’instant pas évident pour tout le monde de faire appel à un bot, de s’adresser à lui… Ne faudra-t-il pas envisager un how-to avant que les gens s’en désintéressent ?

Les meilleurs how-to, c’est quand les produits fonctionnent et s’expliquent d’eux-mêmes. Une fois que la Discover Tab, où sont répertoriés les bots par catégorie, sera lancée en France, les gens vont s’habituer, commencer à interagir progressivement avec ces services. Je pense qu’il n’y aura pas besoin de faire un how-to, tout ça sera naturel.

La fonction "photos éphémères" d’Instagram, Instagram Story, connaît un succès grandissant ces derniers mois. Cette option est aussi disponible sur Facebook et sur Messenger via Messenger Day. On frôle la cannibalisation, non ?

Absolument pas. L’audience de Messenger Day n’est pas la même que celle d’Instagram Story, elle se veut plus jeune. On a constaté que les adolescents y avaient beaucoup accroché. Ces [fonctionnalités similaires sur nos différentes plateformes] ne se cannibalisent pas, au contraire. Messenger Day est aussi particulièrement utile pour les utilisateurs qui veulent s’organiser entre amis, trouver leur prochaine activité... "Est-ce quelqu’un est dispo pour un verre ?" Voilà par exemple le type de message qu’ils peuvent y faire passer. En réalité, on est dans du broadcast, sur du "transactionnel" plus que dans du storytelling.

Quel sera le nerf de la guerre dans les années à venir pour Messenger ?

Clairement, nos enjeux concernent aujourd’hui tout ce qui est real time, donc la vidéo et tout ce qu’on y trouve autour. Mais on n’en est encore qu’au début. Nous, ce qu’on souhaite avant toute chose, c’est renforcer l’expression personnelle, rendre fluides les interactions en temps réel. En parallèle, vous l’aurez compris, on travaillera encore et toujours à connecter clients et entreprises, dans le but de retrouver cet aspect conversationnel qui existait avant dans le commerce de quartier ; enfin, concernant l’intelligence artificielle, on va faire en sorte qu'elle serve à trouver la bonne expérience au bon moment. Quand vous avez une plateforme qui vous permet de tout faire, il faut tout de même pouvoir trouver le bon bouton.

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.

BONUS – David Marcus était également l'invité du journal de l'économie de France 24

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