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Législatives 2017 : avec huit sièges à l'Assemblée, le FN fait mieux que prévu mais reste loin du compte

Après sa défaite à la présidentielle, Marine Le Pen a retrouvé le sourire en se faisant élire, dimanche, dans le Nord. Son parti, le FN, fait mieux que prévu avec huit sièges, mais reste loin du compte pour constituer un groupe à l'Assemblée.

Marine Le Pen a retrouvé le sourire. Après sa défaite en mai au second tour de la présidentielle et quatre tentatives infructueuses aux législatives, la présidente du Front national a remporté, dimanche 18 juin, la 11e circonscription du Pas-de-Calais (Hénin-Beaumont) avec 58,6 % des voix. Elle décroche ainsi son premier mandat d'envergure nationale.

Ce n'est pas la seule bonne nouvelle de la soirée pour Marine Le Pen. Huit députés du Front national ont été élus, alors que les projections en annonçaient cinq. Parmi les députés élus figurent Gilbert Collard, réélu dans la 2e circonscription du Gard de justesse avec 50,16 %, mais aussi Louis Aliot, eurodéputé et compagnon de Marine Le Pen, élu dans la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales, Bruno Bilde dans la 12e circonscription du Pas-de-Calais, Ludovic Pajot dans la 10e circonscription du Pas-de-Calais, José Evrard dans la 3e circonscription du Pas-de-Calais et Sébastien Chenu dans la 19e circonscription du Nord. Pas assez toutefois pour constituer un groupe à l'Assemblée.

Pas de groupe à l'Assemblée : "Scandaleux"

Si le parti frontiste quadruple le nombre de ses députés, il échoue cependant à constituer un groupe parlementaire. Lors d'une allocution retransmise par les télévisions, Marine Le Pen a également jugé "scandaleux qu'un mouvement comme le [sien] [...] ne puisse obtenir un groupe à l'Assemblée", ce qui requiert 15 députés.

"Face à un bloc qui représente les intérêts de l'oligarchie, face à ce mastodonte du système, nous sommes la seule force de résistance à la dilution de la France, de son modèle social et de son identité", a assuré la présidente du FN. "La recomposition de la vie politique arrive, les anciens partis dominants sont devenus des partis satellites d'un mouvement qui les englobe désormais tous", a-t-elle ajouté.

"Un sacré coup dans la tête"

"Nous ne devons pas crier victoire parce que le Front national a pris un sacré coup dans la tête", a averti le député Bleu Marine Gilbert Collard. "Il va falloir maintenant réfléchir très sérieusement au fonctionnement du mouvement et à la manière dont on doit s'organiser. Ce n'est pas concevable que dans une région comme le Gard, la Camargue, j'ai eu tant de difficultés, alors que j'avais [...] un élan extraordinaire, qui s'est arrêté en plein vol", a expliqué le député de la deuxième circonscription.

Le numéro 2 du FN Florian Philippot a reconnu sa défaite dans la sixième circonscription de la Moselle, où il avait déjà échoué à s'y faire élire en 2012. Au sein de la formation politique, il avait été fortement pointé du doigt pour avoir axé la campagne de la présidentielle sur la sortie de l'euro. Une stratégie qui n'a pas été payante. Interrogé sur son rôle futur au Front national, où il est contesté, il n'a pas répondu.