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À quoi ressembleront nos villes dans les prochaines décennies ? On a peut-être trouvé un début de réponse auprès de quatre start-up françaises qui tentent d'améliorer, ou même de révolutionner, notre habitat urbain.

À l’occasion de la deuxième édition de Viva Technology, salon dédié à l’innovation qui se tient jusqu’à samedi à la Porte de Versailles, à Paris, 12 start-up candidates pour les prix EDF Pulse ont eu l’occasion de pitcher sur scène leur projet au public et à la presse. Plusieurs d’entre elles ont décidé de plancher sur une même problématique : comment rendre plus accueillantes, plus "intelligentes" et plus respectueuses de la planète nos villes, dont la population ne cesse de croître ?

Évidemment, les travaux de la plupart ces start-ups n’en sont encore qu’au stade de l’expérimentation. Mais compte tenu de l’ingéniosité de la technologie ou du concept qu’elles proposent, il se pourrait que certaines d’être elles parviennent, dans les années à venir, à se hisser à un niveau industriel. Voire à devenir des acteurs familiers dans notre paysage urbain.

Woodoo, le bois super-héros

Timothée Boitouzet, architecte de formation passé par les laboratoires de biologie d’Harvard, est convaincu d’une chose : l’avenir du bâtiment, c’est le bois. Oui, mais pas celui dont sont faits nos chalets, nos meubles ou nos bateaux. Cet entrepreneur de 30 ans est parvenu à développer un matériau d’un niveau genre, le bois transparent ou "bionique", capable de remplacer le béton armé.

Il pourrait devenir la matière première de nos futurs buildings

Composé en grande partie de bois naturel de faible qualité, renforcé au niveau moléculaire grâce à des polymères et complété par de la résine naturelle super-résistante, ce matériau composite se veut imputrescible, résistant au feu et d’une solidité à toute épreuve. Ainsi, Timothée Boitouzet assure qu’il pourrait devenir la matière première de nos futurs buildings et, bien évidemment, de n’importe quelles plus petites structures comme nos maisons. Mais quid de la déforestation, si l’on remplace le béton par des arbres ? "La France n’utilise que peu de bois, la production biologique de la forêt étant encore largement supérieure à notre exploitation. Il s’agirait surtout de se tourner vers des ressources inexploitées, comme le peuplier par exemple, un arbre de basse facture très peu utilisé, plutôt que de 'déforester'", explique le startupper. Des gratte-ciels en bois à faible empreinte carbone, on en veut bien, oui oui.

Fluicity, l’appli pour rependre la parole

Fluicity a déjà tellement fait parler d’elle qu’elle ne fait presque plus office de petite nouvelle dans le monde des start-up. Réinventer la démocratiser en donnant plus de place à la parole citoyenne, voilà, en substance, le but de Julie de Pimodan, ancienne cadre chez Google. C’est lorsqu’elle travaillait pour la firme de Mountain View en Turquie, pendant le mouvement protestataire de 2013, que lui est venue l’idée de mettre au point une plateforme qui servirait à la fois de lieu d’expression citoyenne et de précieuse base d’informations pour les pouvoirs locaux.

"D’après les sondages réalisés sur le sujet, beaucoup d’entre nous ont envie de faire entendre leur voix à l’échelle locale. Malgré tout, celle-ci ne semble quasiment jamais parvenir aux oreilles des élus", constate-t-elle. Fluicity, qui prend la forme d’une application Web et mobile, propose donc à quiconque de donner son avis sur des sujets concrets (pollution, aménagement urbain, vie de quartier, voierie…), par le biais de petits sondages ou de "billets d’humeur". Disposant ainsi d’un "thermomètre en temps réel", et surtout de data pertinente, les pouvoirs publics peuvent ainsi être plus à même de répondre aux attentes des habitants, "et d'éviter de dépenser des milliers d’euros pour quelque chose que personne ne voulait…"

K-Ryole, la remorque de vélo qui se fait oublier

Oui, K-Ryole est un drôle de nom qui nous fait un peu penser à une marque d’équipement de camping. Mais K-Ryole est avant une formidable invention qui pourrait bien, un jour, faire disparaître de nos villes les très vilains véhicules utilitaires et autres poids-lourds qui, chaque jour, effectuent des millions de livraisons en tous genres.

Elle transporte jusqu’à 250 kg de chargement sans le moindre effort de la part de celui qui pédale

Pour Gilles et Nico, respectivement surnommés Picsou et Grand Schtroumpf, tout est parti d’une envie de road-trip à vélo à travers les États-Unis et d’un souci de transport de bagages. Finalement, le voyage ne s’est jamais fait et K-Ryole, remorque électrique autopropulsée capable de transporter jusqu’à 250 kg de chargement sans le moindre effort de la part de celui qui pédale, est née.

Concrètement, cette extension de stockage se fixe à n’importe quel vélo et s’adapte, grâce à son intelligence embarquée et à ses moteurs électriques, à sa vitesse. "Inutile d’être en bonne condition physique pour transporter une K-Ryole", nous assure Nico. En milieu urbain, l’engin peut ainsi être utilisé pour n’importe quel type de service : déménagement, livraison, transport d’enfants… Même si l’on habite tout en haut de la Butte Montmartre ou sur les pentes de la Croix-Rousse. Après, il faudra toujours pédaler pour faire avancer le vélo.

Hi) de Fenotek, l’interphone qui ouvre les portes depuis n’importe où

Hi), en plus d’être un joli petit appareil, permet de voir en vidéo le visage de ses visiteurs et de leur ouvrir la porte de chez soi depuis n’importe quel smartphone, du moment que l’on soit connecté à Internet. Jusqu’ici, rien de révolutionnaire, même si la technologie est cruciale pour les personnes à mobilité réduite. Mais là où Hi se distingue, c’est lorsqu’il s’agit d’accueillir des locataires courte-durée. Les afficionados d’Air’bnb le savent, il devient assez pénible, sur le long terme, de se rendre disponible à chaque fois que nouveaux hôtes débarquent avec leur valise.

Mais Hi change la donne : en générant une clé virtuelle unique sous forme de QR code, capables d’être lue par la caméra pour permettre l’ouverture de la porte de jour comme de nuit, plus besoin d’aménager son temps. Même chose lorsqu’il s’agit d’une livraison. Ah, et Hi) fait aussi office d’alarme, grâce à son détecteur de mouvement et son système de vision nocturne. C’est le concierge parfait, en somme.

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