
NKM s'est effondrée par terre, après une altercation avec un passant, alors qu'elle tractait sur un marché, jeudi 15 juin. Entre information et vulnérabilité d'une personne publique, la publication des photos fait débat. L'AFP nous a répondu.
En pleine campagne sur un marché du Ve arrondissement, place Maubert, Nathalie Kosciusko-Morizet a perdu connaissance durant plusieurs minutes, avant d'être rapidement prise en charge par les pompiers puis hospitalisée, jeudi 15 juin. La candidate des Républicains aux élections législatives aurait fait "un malaise après une altercation avec un passant", a rapporté l'AFP.
L'agence de presse a partagé deux photos de la candidate allongée au sol. Sur les réseaux sociaux, la publication de ces photos, reprises entre autres par LCP et Le Point, fait débat.
"Aucun problème de déontologie à publier la photo d'une candidate qui vient de se faire agresser ?? Vous faites honte au journalisme", s'indigne une internaute sur Twitter à l'adresse du Point. "Supprimez cette photo, et vite", exige un autre. "Quelle est l'utilité informative de cette photo ?", s'interroge encore une autre utilisatrice du réseau social.
LCP qui publie la photo de NKM à terre, en plein malaise.
Honteux.
— Niki (@NikiShey) 15 juin 2017
Les amis, pour dénoncer la publication d'une photo de @nk_m, ne la citez pas, ne la publiez pas, ne la RT pas
— Valérie Nataf (@vnataf) 15 juin 2017
D'autres médias, à l'instar de Midi Libre, ont préféré utiliser la photo de la candidate encore debout, face au passant qui l'a alpaguée.
Au service Photo de l'AFP, la publication de clichés est toujours motivée par la valeur informative qu'elle renferme. Quand la photo met en scène une personne en position de vulnérabilité, la rédaction discute et choisit de publier ou non. S'agissant ici d'un personnage public (premier critère) présent lors d'une réunion publique dans un espace public (deuxième critère), le cliché de Nathalie Kosciusko-Morizet fait partie de l'actualité. Souvenons-nous : les photos de l'assassinat de l'ambassadeur russe en Turquie constituaient, elles aussi, une couverture de l'information.
"Une personnalité publique, candidate aux élections législatives, se faisant agresser et ayant, suite à cette agression, un malaise lui faisant perdre connaissance plusieurs minutes, est une information justifiant, pour une agence de presse comme l’AFP, d’être relaté en texte et en image", explique à Mashable FR le rédacteur en chef du service photos Stéphane Arnaud. Il ajoute : "Une rédactrice et un photographe de l’AFP étaient présents et ont assisté à la scène. Compte tenu de l’intérêt légitime de cette information et de la nature des photos, nous avons considéré pour notre part qu’il relevait de notre mission de les divulguer", en précisant qu'il appartient aux clients de "procéder à leur appréciation, dans le choix de l’illustration de ce fait d’actualité".
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