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La défense des droits civiques, un combat d'une autre époque ?

L’Association nationale pour l’avancement des gens de couleur (NAACP) fête ses 100 ans aux États-Unis. Mais dans un pays dirigé par un président métis, une organisation de défense des droits des Noirs a-t-elle encore lieu d'être ?

Balade dans les rues de New York pour Ashton King et ses amis. Lycéens à Dallas, ils sont là pour participer au congrès du 100ème anniversaire de la NAACP, l’association pour l’avancement des personnes de couleur.

"Le racisme est toujours bien vivant; il ne disparaîtra jamais. Il est juste moins visible; c’est pour ça que nous avons besoin de groupes comme celui-ci », assure Ashton.

L’Amérique a certes élu un président Noir, mais pour ces jeunes militants, on est encore loin de l’harmonie entre les races.

"Dans mon école, quand on a fait la journée contre le racisme, certaines personnes n’acceptaient pas vraiment qu’Obama ait été élu président. Ils voulaient McCain comme président", se souvient Rave Lancred, une autre étudiante de Dallas.

Darnell Armstrong a, lui, amené ses enfants avec lui au congrès. Il passe en revue les statues de cires des grandes figures du mouvement ; manière de rappeler à ses enfants son rôle crucial.

"L’important, c’est qu’ils voient cette histoire" dit-il. "Qu’ils comprennent l’importance de l’organisation. Parce que même s’ils ne le savent pas - si j’ai réussi dans la vie, c’est parce que j’ai étais élevé avec cette organisation".

Pourtant cet anniversaire est celui des questions et des doutes pour une organisation indissociable des combats des noirs américains. En clair : à quoi peut-elle servir maintenant que l’Amérique a un président Noir ?

Mais l’organisation veut prouver qu’il reste des combats à mener. Comme celui de l’acteur Jeffrey Wright, qui lance ici, avec le président de l’organisation, une campagne pour encourager les témoins de violences policières à les filmer avec leurs téléphones portables. L’acteur s’est lancé dans la campagne après avoir lui-même expérimenté une arrestation mouvementée, à la suite d’une altercation dans un bar.

"On a fait des progrès incroyables en élisant Barack Obama comme président, mais il y a toujours un nombre énorme de personnes emprisonnées, nous avons une culture de délinquance qui entoure cette communauté et qu’il faut traiter ; nous avons une relation entre les policiers et la communauté qui est trop souvent conflictuelle", estime l’acteur.

Pour encore progresser sur ces questions, les militants en sont convaincus: Barack Obama a besoin d'un mouvement noir puissant derrière lui.