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Sassou Nguesso réélu, une marche d'opposants dispersée

Une marche pacifique organisée par l'opposition pour protester contre les résultats de la présidentielle, qui donnent le président sortant, Denis Sassou Nguesso, vainqueur avec plus de 78 % des voix, a été violemment dispersée.

De vives tensions ont suivi l’annonce des résultats officiels de la présidentielle au Congo-Brazzaville, remportée par Denis Sassou Nguesso avec plus de 78 % des voix.


Au cours d’une marche pacifique de contestation organisée par l’opposition, les forces de l’ordre s’en sont violemment pris aux manifestants et aux journalistes internationaux présents à Brazzaville, comme en témoigne le correspondant de FRANCE 24 sur place, Arnaud Zajtman.

"Alors que la marche se déroulait sans heurts, les forces de l’ordre qui la suivaient sont soudain sortis de leurs véhicules et ont dispersé la foule à coup de gaz lacrymogène", rapporte le journaliste. "L’opposition affirme que des coups de feu ont été tirés et qu’un homme a été blessé", poursuit-il, précisant toutefois qu’il n’était pas en mesure de confirmer cette information. "Mais j’ai vu un manifestant se faire tabasser à coups de pied par les forces de l’ordre. Blessé à la tête, il a été évacué vers l’hôpital", affirme-t-il.


Une fois la foule dispersée, les policiers congolais se sont dirigés vers le correspondant de la chaîne britannique BBC et vers l’équipe de FRANCE 24, qui suivaient la marche. "Ils nous ont arraché très violemment notre matériel, nous ont cassé notre caméra et l’ont emportée avec la cassette et les images de la marche de contestation", raconte Arnaud Zajtman, légèrement blessé à la main au cours de l’accrochage.


Selon le comité électoral et les chiffres avancés par le gouvernement, le taux de participation s’élèverait à 66 %, malgré l’appel au boycott des principaux partis d’opposition.

Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, les six candidats "boycotteurs" avaient annoncé une "abstention record", à "plus de 90 %". Taux "farfelu", avait répondu le porte-parole du gouvernement, Alain Akouala Atipault.


Plusieurs ONG locales qui avaient déployé des observateurs ont confirmé la faible participation. "On sera surpris si le taux de participation dépasse 20 % et même 15 %", avait notamment affirmé au lendemain du scrutin Roger Bouka Owoko, directeur exécutif de l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH).



Denis Sassou Nguesso, 66 ans dont près de 25 passés à la tête du pays, était considéré avant le vote comme le grand favori du scrutin dans lequel s'affrontaient treize candidats. L’opposition a appelé à l’organisation d’un nouveau vote.