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Un demi-siècle après la guerre des Six-Jours, Israéliens et Palestiniens plus opposés que jamais

Cinquante ans après la guerre des Six-Jours, déclarée par Israël aux pays arabes voisins le 5 juin 1967, la perception de cet événement oppose Israéliens et Palestiniens. Au point de laisser peu d'espoir de résolution du conflit.

Il y a 50 ans, jour pour jour, qu’ont retenti les premiers tirs de la guerre des Six-Jours, qui opposa brièvement Israël à ses voisins arabes et bouleversa le visage du Proche-Orient. Israéliens et Palestiniens jettent sur ce conflit un regard diamétralement opposé : les premiers y voient une guerre qui a fortement accru la puissance israélienne, les seconds le début d'un demi-siècle d'occupation et de colonisation des Territoires palestiniens.

Lors d’un conflit éclair entre le 5 et le 10 juin 1967, Israël a obtenu une éclatante victoire sur les pays arabes voisins, prenant le contrôle du désert du Sinaï (depuis rendu à l’Égypte), de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et du plateau du Golan, auparavant contrôlé par la Syrie.

Israël a depuis signé des accords de paix avec l'Égypte et la Jordanie, mais les relations des Israéliens avec les Palestiniens de Jérusalem-Est, de Cisjordanie et de Gaza demeurent frappées du sceau du conflit.

Chapitre douloureux de l'histoire régionale

Hanane Achraoui, membre de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), était étudiante à Beyrouth en 1967 et n'est rentrée dans sa Cisjordanie natale que six ans plus tard. Elle parle de 1967 comme du "chapitre le plus douloureux" de sa vie. "Ce n'est pas quelque chose d'abstrait ou qui daterait d'il y a 3 000 ans", dit-elle. "Non seulement on a créé un État sur votre propre terre, mais à présent, vous le voyez s'étendre et en plus, il vous maintient en captivité et vous prive de vos droits les plus élémentaires."

Des querelles sur les lieux saints de Jérusalem, auxquels la majorité des Palestiniens n’a plus accès, au mur de séparation avec la Cisjordanie occupée, en passant par le blocus de la bande de Gaza, les manifestations du conflit de fait sont permanentes.

Dans ces conditions, l'espoir de voir Israéliens et Palestiniens s'entendre sur la coexistence de deux États semble s'éloigner de jour en jour. C’est pourquoi, le vœu récemment exprimé par Donald Trump de les aider à conclure l'accord diplomatique "ultime" se heurte à un profond scepticisme.

Nombre d'Israéliens, y compris des ministres du gouvernement de Benjamin Netanyahou, refusent d’ailleurs ouvertement la création d'un État palestinien, pourtant solution de référence de la communauté internationale. Un récent sondage israélien a confirmé l’impasse : 78 % des Israéliens ne voient aucune chance d'accord de paix dans un avenir prévisible. Une autre enquête, côté palestinien, a par ailleurs montré que, pour 60 % des personnes interrogées, la solution à deux États n'était plus viable.

Avec AFP