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La France accueille le premier réfugié tchétchène homosexuel

Le premier réfugié tchétchène homosexuel est arrivé lundi sur le sol français, a annoncé Joël Deumier, le président de SOS Homophobie. L'homme a fui les persécutions contre les personnes LGBT dans la république russe.

Il est arrivé en France en toute discrétion, lundi 29 mai. Retenu un temps à Roissy pour raisons administratives, le premier homosexuel tchétchène qui a fui les persécutions dans son pays est désormais libre, a annoncé l'association SOS homophobie.

Hasard du calendrier ou pas, l'homme a atterri sur le sol français en même temps que le président russe Vladimir Poutine, venu s'entretenir avec le chef d'État français, Emmanuel Macron. "Le Quai d'Orsay a clairement affiché sa volonté de se mobiliser sur le dossier", a commenté Joël Deumier, président de SOS Homophobie, chargé de présenter plusieurs dossiers de demandes d'asile au ministère des Affaires étrangères. 

Lundi, lors de la conférence de presse commune, Emmanuel Macron a affirmé qu'il serait "constamment vigilant" sur le respect des droits de l'Homme en Russie et en Tchétchénie, affirmant avoir reçu la promesse de son homologue russe Vladimir Poutine de faire la "vérité complète" sur la répression des homosexuels en Tchétchénie.

Discrétion et sécurité

Selon SOS Homophobie, d'autres réfugiés tchétchènes pourraient être accueillis en France. En attendant, la discrétion reste de rigueur. "Aucune information ne sera communiquée sur ce réfugié, qui doit être pris en charge par des associations des droits de l'Homme ou LGBT", a précisé Joël Deumier . "Il y va de sa sécurité", a-t-il précisé. Les quelque 68 000 Tchétchènes vivant en France peuvent manifester la même hostilité à l'égard des homosexuels.

En avril dernier, le journal russe Novaïa Gazeta avait révélé que plusieurs homosexuels avaient été arrêtés et persécutés par les autorités tchétchènes. Toujours selon le journal, au moins deux personnes ont été tuées par leurs proches et une troisième est décédée des suites d'actes de torture. Depuis, trois associations françaises ont déposé plainte pour génocide auprès de la Cour pénale internationale. Ces révélations avaient été démenties par le gouvernement russe.