
À l'issue d'un sommet du G7 mouvementé, la chancelière allemande Angela Merkel a estimé que les Européens ne pouvaient plus totalement compter sur leurs alliés américain et britannique.
Angela Merkel a qualifié, dimanche, de "quasiment révolue" l'époque où la confiance prévalait entre l'Europe et les États-Unis, mise à rude épreuve lors du voyage en Europe du président américain Donald Trump et un sommet du G7 agité.
"L'époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est quasiment révolue. C'est mon expérience de ces derniers jours", a confié la chancelière allemande dimanche 29 mai lors d'un meeting à Munich, dans le sud de l'Allemagne. "Nous, Européens, devons prendre notre destin en main, a-t-elle ajouté. Bien sûr en toute amitié avec les États-Unis d'Amérique, en amitié avec la Grande-Bretagne et en tant que bons voisins chaque fois que c'est possible avec d'autres pays, même avec la Russie".
Angela Merkel s'exprimait dans la capitale bavaroise au lendemain d'un sommet du G7 (Allemagne, France, Italie, Japon, Canada, États-Unis, Royaume-Uni) à Taormina, en Italie, où l'unité des sept pays parmi les plus riches du monde s'est fissurée face à un Donald Trump refusant de s'engager en faveur de l'accord de Paris contre le réchauffement climatique.
La chancelière allemande, qui n'a pas cité le nom du président américain lors de cette sortie, avait d'ailleurs jugé "pas du tout satisfaisantes" les discussions sur le climat de vendredi et samedi, menées "dans une situation de six contre un".
Dans le même état d'esprit, le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, a jugé que les actions de Donald Trump avaient "affaibli" l'Occident et accusé la politique des Etats-Unis d'être contraire "aux intérêts de l'Union européenne". "Les Etats-Unis (...) jugent qu'imposer les intérêts nationaux est plus important que l'ordre international", a-t-il déploré. "La politique à courte vue du gouvernement américain est contraire aux intérêts de l'Union européenne", a-t-il ajouté citant notamment la question du climat et des ventes d'armes au Moyen-Orient.
L’optimisme d’Emmanuel Macron
De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que les discussions avec Donald Trump sur le changement climatique constituaient un "progrès" par rapport à ce qu'on pouvait attendre il y a quelques semaines. Il a même affirmé avoir "bon espoir" que son homologue américain "confirmera son engagement (sur les accords de Paris), à son rythme".
"Je prendrai ma décision finale sur l'accord de Paris la semaine prochaine !" a tweeté le président américain avant de quitter samedi Taormina. De retour à Washington, le président américain se montrait même enthousiaste. "Je viens de rentrer d'Europe. Ce voyage a été un grand succès pour les États-Unis", a-t-il écrit dimanche sur Twitter.
I will make my final decision on the Paris Accord next week!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 27 mai 2017Au cours du premier voyage à l'étranger de sa présidence, Donald Trump s'est également rendu à Bruxelles, où il a sidéré ses alliés de l'Otan en refusant de s'engager explicitement en faveur de leur défense collective.
Cette absence de soutien explicite à l'"article 5" de l'Otan, qui prévoit que les alliés volent au secours de l'un des leurs en cas d'agression extérieure, et ses propos peu amènes sur le manque de contribution financière à l'Otan de la plupart des alliés, ont déconcerté ses partenaires.
Avec AFP