Le procès de l'attentat de Sousse, lors duquel 38 touristes étrangers ont été tués, le 26 juin 2015, sur une plage à Port el-Kantaoui par un jihadiste, s'est ouvert vendredi à Tunis avec une trentaine d'accusés, avant d'être reporté.
Près de deux ans après l'attentat de Sousse, dans lequel 38 touristes étrangers ont péri, le procès s’est ouvert vendredi 26 mai à Tunis. L'audience a duré près d'une heure et demie avant d'être levée. La date de la reprise du procès sera connue dans l'après-midi, a annoncé le juge selon un journaliste de l'AFP sur place.
Sur le banc des accusés, 33 personnes dont six membres des forces de l'ordre accusés de "non-assistance à personne en danger". Les 27 autres, tous de nationalité tunisienne, répondront de "crimes terroristes", "homicide" et "complot contre la sûreté de l'État", selon le parquet.
Le 26 juin 2015 à Port el-Kantaoui, près de Sousse (Est), un étudiant tunisien armé d'une kalachnikov avait surgi sur la plage, abattant une dizaine de personnes avant de pénétrer dans le complexe de l'hôtel Imperial Marhaba, où il avait continué à faire feu. Au total, 38 personnes dont 30 Britanniques avaient été tuées dans cet attentat revendiqué par l’organisation État islamique (EI).
L'audience s'est tenue dans une salle du tribunal placée sous haute sécurité, avec des policiers armés à l'entrée, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Des "failles" dans la sécurité
Akram Barouni, avocat tunisien de l'une des familles des victimes a indiqué avoir été mandaté "il y a 48 heures" par la cour mais sans connaître la nationalité de son client et sans savoir s'il était mort ou blessé. Il a demandé le report de l'audience "pour étudier les procès-verbaux de l'enquête" et prédit un "long" procès.
Cette attaque fait aussi l'objet d'une procédure devant la Cour royale de justice de Londres. Fin février, dans ses conclusions au terme de plusieurs semaines d'auditions, le juge Nicholas Loraine-Smith a estimé que la police tunisienne avait réagi de manière "chaotique" à Port el-Kantaoui. "Leur réponse aurait pu et dû être plus efficace", a-t-il avancé.
Durant ces auditions, l'avocat de 20 familles de victimes, Andrew Ritchie, avait évoqué un rapport tunisien remis au gouvernement britannique qui pointait des "failles" dans la sécurité.
La Grande-Bretagne continue aujourd'hui de déconseiller les voyages non essentiels en Tunisie, des restrictions que Tunis aimeraient voir levées.
Avec AFP