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Allègement de la dette : la Grèce toujours dans l'attente d'un accord

Les créanciers de la Grèce, zone euro et FMI, ne sont pas parvenus à s'entendre lundi à Bruxelles sur un allègement de la dette du pays. Ce versement est vital pour Athènes qui doit rembourser plusieurs emprunts en juillet.

Les créanciers internationaux de la Grèce ne sont pas parvenus à trouver d'accord sur le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide à la Grèce, a annoncé
lundi 22 mai le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

"Nous avons eu cet après-midi une discussion approfondie sur la question de la soutenabilité", a-il déclaré lors d'une conférence de presse. Les différentes parties estiment toutefois avoir enregistré des progrès en vue du déblocage de cette tranche d'aide "avant l'été", a-t-il ajouté.

Le temps presse pour la Grèce, qui a besoin d'argent pour rembourser en juillet sept milliards d'euros d'anciennes créances. Or, sans accord sur la dette, pas de nouvelle tranche d'aide.

De nouvelles discussions auront lieu lors d'un prochain Eurogroupe le 15 juin à Luxembourg. Un accord sur un allègement de la dette grecque est espéré depuis des mois pour écarter le spectre renaissant d'un "Grexit" et soulager les inquiétudes de la zone euro.

Selon Jeroen Dijsselbloem, le Fonds monétaire international (FMI) pourrait s'impliquer dans le plan de soutien à la Grèce mais le FMI refuse, pour l'heure, de mettre la main à la poche dans le cadre du plan de sauvetage si des mesures facilitant ce remboursement ne sont pas accordées par les Européens.

Les négociateurs se sont entendus pour fixer le déficit primaire grec, hors service de la dette, à 3,5 % du PIB au maximum pendant les cinq années qui suivront l'expiration du
programme d'aide, fixée à 2018, a-t-il ajouté.

Selon le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire, qui participait à son premier Eurogroupe, les Allemands étaient "prêts à faire un pas" lundi en direction du FMI. Mais insuffisant pour combler l'écart avec les attentes d'une institution jugée inflexible par plusieurs participants.

Nouvelles mesures d'austérité

Pour contenter ses créanciers, le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras s'est résolu à soumettre à son Parlement de nouvelles mesures d'austérité, adoptées dans la douleur le 18 mai dernier, malgré des grèves et des manifestations. Au total, 4,9 milliards d'euros d'économies devaient être enregistrés, via de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses d'impôts. Ces mesures de rigueur devront être appliquées non pas pendant le plan actuel, qui court jusqu'en 2018, mais dans les trois années suivantes, soit entre 2019 et 2021.

Soumise à une stricte austérité depuis l'éclosion de la crise de la dette en 2010, la Grèce peine à sortir de la récession : le PIB a reculé de 0,5 % sur un an au premier trimestre, après une croissance zéro en 2016. À terme, l'objectif du plan d'aide à Athènes est de permettre un retour du pays sur les marchés d'emprunt pour qu'il puisse se financer.

Avec AFP